À qui se confier maintenant ? (Brisant le sceau de la lettre.) Ah ! ah ! une supplique ? (Il tousse.) Lis-la, Coitier.
« Sire, j’ai tant méfait envers vous et envers Dieu que je vois ma perte, et votre clémence est ma seule espérance. »
Ah ! ah ! c’est un exorde bien humble pour un haut seigneur. Est-ce que l’armure féodale commencerait à ployer sous mes coups, comme du fer-blanc ?
« … ma seule espérance. J’ai méfait envers vous, Votre Majesté, en voulant troubler la paix du royaume… »
Bon ! bon ! c’est pour être élevé qu’il s’abaisse ; mais, sois tranquille, mon cousin, on te hissera à un gibet tout neuf.
« … je suis coupable d’avoir su cette conspiration qui se formait contre vous et de ne pas vous l’avoir dévoilée… »
Un complice est un coupable. Continuez, Coitier.
« … mais pensez à moi, sire, mettez-vous un peu à ma place… »
Merci de la proposition.
« … et vous verrez à quel excès de malheur je suis réduit. Mes enfants, sire, mes pauvres enfants ! »
