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PROLOGUE.
Une grande place publique à Gand ; au fond, l’hôtel de ville avec un balcon couronné qui s’avance en dehors de la Façade. Des deux côtés de la scène, des boutiques de marchands ; dans le lointain, des clochers et des toits aigus. — Le jour commence a paraître.
Scène première
VANDERIESCHE, Jean COUSINOT.
Au lever du rideau chacun entre d’un côté différent.
Vanderiesche
N’est-ce pas là le compère Cousinot ?
Jean Cousinot
Oui, messire, lui-même autant que je sais, mais tout harassé de Fatigue et la gorge sèche comme la grande route.
Vanderiesche
Et moi les jambes cassées, tant j’ai usé mon pauvre corps à courir par les rues à casser les vitres du Duc, en criant : Vive le peuple, à frapper aux portes, à sonner l’alarme, à exciter les uns par des paroles, les autres par des poignées de main, ou de l’argent, ou des coups de pied. Mais, pardieu ! je parle et j’ai soif. Buvons, compère Cousinot, car vous êtes un brave paillard de Flamand et sans vous je n’aurais rien fait ici.
Jean Cousinot
Mais où diable trouverons-nous un tavernier à l’heure qu’il est ?