Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, I.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle arrive enfin à Voltaire qui, criant plus fort en sa qualité de philosophe, dit au· roi :

— Ah ! sire, je n’ai jamais rien vu de si ressemblant.

Le roi, qui se ressouvenait du présent qu’il avait fait à Chevrin, croyait que c’était une représaille ; il trépignait d’indignation, était rouge de colère, et enfin, n’en pouvant plus, il se jette sur le portrait, le regarde et dit ensuite :

— Je prenais mon portrait pour celui d’un âne.

Or on convint qu’il n’y a pas grande différence entre la tête d’un roi et celle d’un âne, puisque le possesseur s’y méprend.