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rieux, une carabine pour qu’il n’aille pas jusqu’à terre.

Mais on ne distinguait plus le marin perdu dans la fumée des canons. Ornano était resté pensif, la tête baissée sur sa poitrine ; son regard fixé sur Vanina était sinistre ; ses lèvres, pâles et tremblantes, semblaient se contracter d’un rire lugubre.

Un homme aux armes du doge aborda le navire et demanda à parler à Ornano ; il lui remit un message qu’il ouvrit en tremblant.

Vanina, appuyée sur son épaule, le parcourut avec avidité.

— Ta grâce, dit-elle.

Il pâlit, tourna sur elle un regard plein de pitié et d’amour, puis, s’adressant à l’envoyé :

— Ce soir, vous saurez ma réponse !