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vous avez demandé à être interrogé par l’autorité supérieure, et vous avez dit que vous répondriez aux questions qui vous seraient faites ; c’est d’après ces réponses que je vous fais l’interpellation suivante :

Est-il vrai que le vingt de ce mois vous ayez eu un rendez-vous avec le sieur Baptiste et un capitaine en demi-solde, dans la maison située rue Montoyol ; que vous ayez fait porter du pain et du vin blanc, et que, pendant cette espèce de déjeuné, vous ayez dit à l’officier en question que vous aviez un projet vaste à lui communiquer-, que ce projet, qui d’abord pourrait lui paraître inexécutable, était néanmoins d’une extrême facilité ; que tout le monde était mécontent de l’ordre actuel des choses ; qu’il s’agissait de le renverser, et que tout le monde s’empresserait de concourir à l’exécution de ce dessein ?

R. A répondu qu’ayant su par le sieur Baptiste que l’on s’entretenait dans les cafés et ailleurs, depuis les derniers événements de Paris, du grand mécontentement qu’éprouvaient, soit les militaires, soit les ouvriers sans travail, il avait dit audit Baptiste qu’il voulait pouvoir juger jusqu’où allait ce mécontentement, et qu’il l’engageait à lui faire parler à un des officiers qu’il croirait le