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Enfin tout gouvernement nouveau, et fondé sur les ruines d’un autre, a des ennemis véritables qui désirent sa chute et se réjouissent de ce qui peut y contribuer.

Qu’y a-t-il dans tout cela ? une rébellion ? une conspiration ? Non certes ; ouvrez les codes les plus tyranniques, les lois les plus artificieuses ; étudiez cette définition du complot qui existe dans notre Code pénal, et qui, proposée dans le conseil d’état de Napoléon, saisit d’étonnement et presque d’effroi la plupart de ses membres. Si nul intérêt actuel ne vous pousse, si vous n’êtes en présence d’aucun nom propre fameux, d’aucune prévention particulière, je vous défie de reconnaître dans ce que je viens de décrire, les caractères légaux du crime. Quelles que fussent les intentions des législateurs, par cela seul qu’ils considéraient les choses d’une façon générale et en l’absence de toute nécessité du moment, ils n’ont pu abdiquer la raison et la justice, au point de donner à leurs définitions une si vaste et si terrible portée.

Et bien, ce qui n’est pas dans les faits dont je viens de parler, ce que les lois les plus redoutables n’ont pu y voir d’avance, un gouvernement mauvais et inhabile l’y verra ; il y aura pour lui des rébellions,