combinaisons sont nées de la politique italienne, de l’envie qu’avaient les différents souverains de posséder son territoire et de la crainte que l’un d’eux, en s’en emparant exclusivement, n’acquît une prépondérance excessive. Ce nouvel ordre de faits a été très favorable au développement de la royauté. D’une part il est de la nature des relations extérieures des États de ne pouvoir être conduites que par une seule personne ou un petit nombre de personnes, et d’exiger un certain secret ; de l’autre les peuples étaient si imprévoyants, que les conséquences d’une combinaison de ce genre leur échappaient ; ce n’était pas pour eux un intérêt direct, intérieur, ils s’en inquiétaient peu, et laissaient de tels événements à la discrétion du pouvoir central. Ainsi la diplomatie en naissant tomba dans la main des rois ; et l’idée qu’elle leur appartenait exclusivement, que le pays, même libre, même ayant le droit de voter ses impôts et d’intervenir dans ses affaires, n’était point appelé à se mêler de celles du dehors ; cette idée, dis-je, s’établit presque dans tous les esprits en Europe, comme un principe convenu, une maxime de droit commun. Ouvrez l’histoire d’Angleterre aux seizième et dix-septième siècles ; vous verrez quelle puissance a cette idée, et quels obstacles elle a opposés aux libertés anglaises sous les règnes d’Elisabeth, de Jacques Ier, de Charles Ier. C’est toujours au nom du principe que la paix et la guerre, les relations commerciales, toutes les affaires extérieures, appartiennent à la prérogative royale, que le pouvoir absolu se défend contre les droits du pays. Les peuples sont d’une timidité extrême à contester cette portion de la prérogative ;
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