constitué, agissant d’une tout autre manière que ne semblent l’indiquer quelques-uns de ses principes. Il nie le droit d’examen, il veut retirer à la raison individuelle sa liberté ; et c’est à la raison qu’il en appelle sans cesse ; c’est le fait de la liberté qui y domine. Quelles sont ses institutions, ses moyens d’action ? les conciles provinciaux, les conciles nationaux, les conciles généraux, une correspondance continuelle, la publication continuelle de lettres, d’admonitions, d’écrits. Jamais gouvernement n’a procédé à ce point par la discussion, par la délibération commune. Vous vous croiriez dans le sein des écoles de la philosophie grecque ; et pourtant ce n’est pas d’une pure discussion, de la pure recherche de la vérité qu’il s’agit ; il s’agit d’autorité, de mesures à prendre, de décrets à rendre, d’un gouvernement enfin. Mais tel est, dans le sein de ce gouvernement, l’énergie de la vie intellectuelle, qu’elle devient le fait dominant, universel, auquel cèdent tous les autres, et que ce qui éclate de toutes parts, c’est l’exercice de la raison et de la liberté.
Je suis fort loin d’en conclure, Messieurs, que les mauvais principes que j’ai essaye de démêler, et qui existaient, à mon avis, dans le système de l’Église, y soient restés sans effet. À l’époque qui nous occupe, ils portaient déjà des fruits très amers ; ils en ont porté plus tard de bien plus amers encore ; mais ils n’ont pas fait tout le mal dont ils étaient capables ; ils n’ont pas étouffé le bien qui croissait dans le même sol.
Telle était l’Église, Messieurs, considérée en elle-même, dans son intérieur, dans sa nature. Je passe à ses rapports avec les souverains, avec les maîtres