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Dans le premier cas, qui est celui de la consommation reproductive, rechange est d’autant plus avantageux que le produit qu’on obtient vaut plus que ceux qu’on sacrifie ; mais pour que la reproduction soit complète, il suffit que le produit obtenu soit égal en valeur au produit consommé ; dès lors le capital est remboursé et tous les services productifs sont acquittés. Et si l’on demande où se trouve l’avantage d’une reproduction qui se borne à remplacer par d’autres les produits consommés, l’analyse des faits nous montre qu’il n’y a pas ici une simple, mais une double production : l’une qui rétablit le capital dans son entière valeur, et l’autre, précisément égale, qui se distribue aux producteurs, compose leurs revenus et sert à leur entretien[1].

Dans la consommation stérile qui est un échange des produits déjà acquis contre des jouissances, l’échange est d’autant plus avantageux que les jouissances obtenues sont plus grandes en proportion des produits sacrifiés. C’est d’après cette règle que les consommations de ce genre doivent être considérées comme bien ou mal entendues. L’économie politique les distingue en consommations privées qui ont pour objet de satisfaire aux besoins des individus et des familles ; et en consommations publiques qui satisfont aux besoins de la société.

Les préceptes de l’économie privée s’appliquent aux premières ; ceux de l’économie publique aux secondes. Dans les unes de même que dans les autres, comme l’achat

    c’est la division du travail, qui ont perfectionne l’homme ; la charrue n’a pas moins cultivé les esprits que les terres, et l’on ne peut calculer encore l’influence que la machine à vapeur est destinée à exercer sur le sort de l’humanité.

  1. Les développemens nécessaires pour faire bien comprendre l’effet de la consommation reproductive ne peuvent entrer ici ; mais on les trouve dans mon Traité d’économie politique, liv. III, ch. 3, et dans mon Catéchisme d’économie politique, 3e édition, pages 217 et 254.