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Le rapport de valeur des métaux entre eux, et des monnaies principales avec leurs coupures, donne lieu à des faits qui ne sont que la conséquence de ces principes, et que l’expérience confirme toujours.


Poursuivant la marche des richesses jusqu’au terme de leur existence, l’économie politique dévoile les phénomènes qui accompagnent leur consommation. De même que l’analyse a fait connaître leur nature et leur formation, elle nous a appris que leur consommation n’est pas une destruction de matière qui excéderait le pouvoir de l’homme ; la consommation n’est autre chose que la destruction de cette utilité qui avait fait d’une chose un produit en lui donnant de la valeur.

Quand cette destruction de valeur s’opère de telle sorte que la valeur détruite dans un produit passe dans un autre, c’est une consommation reproductive. C’est par elle que se forment et se perpétuent les valeurs capitales.

Quand cette destruction n’a pour objet que la satisfaction de nos besoins ou de nos goûts, c’est une consommation pure et simple, une consommation stérile.

Le terme de toute richesse sociale, le but de sa production, est la consommation. C’est elle qui fait subsister les sociétés. L’effet de l’épargne et de l’accumulation n’est pas de restreindre cette consommation, mais de l’augmenter. Les valeurs épargnées ne sont pas des valeurs soustraites à toute consommation ; mais des valeurs soustraites à la consommation stérile pour être livrées à la consommation reproductive. Loin donc que l’épargne nuise à la consommation, elle la double, elle la centuple. À chaque opération productive, le capital est consommé par les producteurs ; et, rétabli par eux, il est consommé de nouveau dans l’opération suivante. Une valeur qui n’a pas été capitalisée n’est consommée qu’une seule fois.

On doit en conclure que, si la consommation en gé-