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protection, ne cherchent les biens qui font la prospérité publique, que dans leurs sources.

Heureusement que dans une société, même corrompue, le nombre des hommes qui cherchent leurs revenus dans une production véritable est infiniment plus considérable que le nombre de ceux qui les cherchent dans des gains abusifs ; sans cela il n’est aucune société politique qui pût se maintenir.


Je n’ai fait, pour ainsi dire, que nommer les capitaux. L’économie politique donne seule des notions sûres relativement à la nature et à l’usage de cet instrument de l’industrie.

L’industrie, considérée d’un point de vue élevé, se compose d’une multitude d’occupations dans la plupart desquelles les hommes agissent sur des objets matériels et à l’aide d’objets matériels. Ce sont là des capitaux, et ces capitaux mêmes peuvent être considérés sous des points de vue très variés. Lorsqu’on les voit à l’œuvre et sous leurs formes visibles, ce sont des matières premières façonnées à différens degrés, des outils, des machines employés à toutes ces transformations, objet des opérations productives ; ce sont encore des bâtimens ou d’autres valeurs répandus sur un bien-fonds, des monnaies employées à acheter des services productifs, et qui ne sont pas plus tôt rentrées par des ventes, qu’elles demandent à sortir de nouveau par des achats. Sous ce rapport, on peut faire différens classemens des valeurs capitales selon leurs emplois. Considérés plus philosophiquement, les capitaux sont des sommes de valeurs où la forme matérielle est mise à l’écart, et dans lesquelles on ne voit que des avances faites ou à faire aux opérations productives.

Sous le premier point de vue, les objets dont se compose un capital sont essentiellement consommables ; mais, comme ils se reproduisent sous d’autres formes où ils