Page:Guizot - Encyclopédie progressive.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ÉCONOMIE POLITIQUE[1].


DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE MODERNE. Esquisse générale de cette science, de sa nomenclature, de son histoire, et de sa bibliographie. — Si nous jetons les yeux sur les habitans de notre globe, à commencer par ces familles éparses qui s’arrachent dans l’Australasie les productions spontanées de la terre, jusqu’à ces vastes associations que lient un langage commun, des intérêts semblables, des conventions réciproques, et que nous appelons des nations, telles qu’on en voit en Europe, nous apercevons des gradations infinies dans l’état où se trouvent les hommes sous le rapport de la civilisation. Quel est le signe caractéristique de cette civilisation ? sur quoi pouvons-nous juger du degré de son avancement ? par quels moyens se maintient-elle et se perfectionne-t-elle ? voilà des questions qu’on ne saurait résoudre sans approfondir l’économie sociale, plus généralement connue sous le nom d’Économie politique.

  1. Nous avons annoncé que nous n’avions point la prétention d’établir dans l’Encyclopédie progressive une unité systématique, et que nous nous adresserions en toute occasion aux hommes les plus distingués, sans nous inquiéter de la diversité de leurs opinions. C’est surtout dans les sciences morales et politiques que cette diversité doit se rencontrer. En Économie politique, par exemple, plusieurs grandes questions sont aujourd’hui vivement débattues entre l’école de M. Ricardo et celle de M. Say ou de M. Malthus. Nous n’entendons exclure de l’Encyclopédie progressive aucune école ; nous espérons que chacune y exposera ses idées par l’organe de ses plus illustres interprètes. Le public et le temps décideront où est la vérité. Il ne nous appartient pas de devancer leur jugement ; mais nous osons croire qu’en recueillant et rapprochant toutes les opinions éclairées, nous contribuerons à le rendre plus prompt et plus sûr.
    (Note de l’éditeur.)