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53 1. ÈTAË D’hI}U£UR, ÊTRE EN HUMEUA.

Chacune de ces phrases sigoifîe être en disposition y avec celte différence ç^u’éire d’humeur se dit plus ordiuairement d’une disposition habituelle qui tient de rinclination , du tempéraméat , de la constitution naturelle ; et c[iiétre en humeur marque toujours une disposition actuelle et passagère. Ainsi j quand on dit je ne suis, pas d* humeur à rebuter les gens qui me demandent quelque chose ; il iiest pas d’humenf à souffrir une insulte ; on entend par là le tempérament, le naturel , une disposition ordinaire et habituelle : mais quand •a dit. Je ne sui^ pas en humeur d’écrire , de me promener, de faire des visites, on veut dire seulement qu’on n’est pas’ disposé à tout cela dans le moment qu’on parle. ( Dictionnaire de l’Académie ; Bouhours , Remarq. nouv. , Tom. 1 ) 532. ÊTRE FAIBLE, AVOIR DES FAIBLESSES*

Nous sommes faibles ptir la disposition hal.i’ueije de man* quer, eo auelque sorte, malgré nous, soit aux : lumières dé la raison, soit aux principeè de la vertu. Nous a ;ons de.^ faiblesses Îuand nous y manouons en effets entraînés par quelque cause iflërente de cette aisposition- habituelle» On est faible tout à la fois par la disposition du cœur et de l’esprit , et cette disposition constitue le caractère de l’homme faible. On -a des faiblesses ordinairement par la surprise du cœur ; ce sont des exceptions dans le caractère de l’homMie qui o des faiblesses. Personne n’est exempt à’avoir des Jâiblesses ; mais tout le monde n e^^ pas homme jaible. On est faible sans aavoij ! pour.^uoi, et parce qu’il n’est pas eu soi d’être autrement ; on esi faible, ou parce que l’esprit n’a point assez de lumières pour se décider , ou parce qu’il n’est pas assez sûr des principes qui le déterminent pour s’y tenir fortement attaché ; on est faible par timidité, par paresse, par la mollesse et la langueur /l’une ame qui craint d’agir, et pour qui le moindre effort est un tourment. Au contraire, on a aes faiblesses , ou parce qu’on est séduit par un sentiment louable, maifi trop écouté, ou parce qu’on est entraîné par une passion*

l^homtae faible , dépourvu d’imagination , n’a pas même la force qu’il faut pour avoir des passions : fautre r aurait point de faiblesses , si son ame n’était sensible ou son cœur passionné. Les habitudes ont sur l’un tout le pouvoir que les passions ont sur l’autre.

On abuse de la disposition^du premier, sans lui savoir gré fie ce qu’on lui fait faire ^ c’est qu’on voit bien qu’il ne le lait Part. I. a5