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sens extérieurs. La surprise y suppose une idée de merveilleux ; •lie peut aller jusqu’à l’admiration. La consternation y en su{>pose une de généralité ; elle peut pousser la sensibilité jusqu à Bn certain anattement.

Les cœurs bien placés sont toujours étonnés des perfidies, quelque fréquentes qu’elles soient. Le peuple est surpris de beaucoup d’efièts naturels, dont il enrichit la liste des miracles ou des sortilèges. Dans les calamités publiques et dans les maux pressans, on est consterné parée qu’ion manque d0 ressources , ou quon se défie de celles qu’on a. Plus on est expérimenté , moins on est susceptible d’étonné-^ ment, parce qije les choses réelles donnent lidee des possibles. L’esprit supéneur trouve rarement un sujet de surprise, parcequ’il sait que ce qu’il ne connaît pas , n’est pas plus extraordinaire que ce qu’il connaît ; et que les causes cachées sont également y comme les causes connues , des ressorts mécaniques de la nature , ou des ordres absolu^’ de celui qui la gouverne* Le parfait chrétien et le vrai philosophe sont à Tabn de toute consternation , parC’e qu’ils connaissent la supériorité de la providence et des causes premières , dont ils respectent les desseins et les efiets par une entière soumbsion. ( G. )

  • 529. ÉTOUFFER, SUFFOQUER.

Otez la respiratiou, vous étouffez^ en empêchant les pou^ mous de recevoir l’air, et de le rejeter alternativement ; sur quelaue organe de la respiration qu’on agisse , on suffoque , en bouchant le canal de la respiration. La pression des poumons Eroduit ïétouffènient : la suffocation est produite par un embarras particulier dans la irachée artère ou dans les bronches. Ua fétu arrêté d.uis la trachée artère suffoque, Qn étouffe dans un air trop dense ou trop rare. Les noyés ne sont point étoi^fUs , comme on l’a cru, par l’eau qui entre dans les pouT mons ; ils sont suffoqués par l’eau qui, pesant sur la glotte, bouche le passage de l’air. Une violente colère suffoque ; une déglutition précipitée étouffe.

Etouffer se dit dans un sens plus étendu de diverses choses qu’on l’ait périr, finira cesser, faute de communication avec l’air. Ainsi on étouffe le feu dans un fourneau. Les mauvaises herbes étot^nt le bon grain. Suffoquer ne se dit que des animaux ^ les seuls êtres qu’on croyait pourvus, des. otgaues de la respiration.

Etouffer se dit figurément pour détruire, faire cesser, em^ pécher qu’une chose u éclate. On étouffe gn bruit , une aflf^irie, une rébellion, etc. On étouffe ses liassions, ses sentimens, ses remords, etc. Suffoquer n’est employé que dans le S|^us propre.