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C A R

Un homme qu’on vient de prendre, est captif jusqu'au moment où le geôlier l'a enfermé dans sa prison ; alors il est de plus prisonnier. Un oiseau pris à la main n’est que captif avant d’être en cage ; du moment où il y est, il devient prisonnier. Un nègre échappé de la case de son maître est encore esclave, car son maître a encore sur lui les droits de propriétaire ; il ne redevient captif que du moment où il est repris, et il n’est prisonnier que dans le cas où son maître l’emprisonne.

On dit : emmener des captifs, faire des prisonniers, acheter des esclaves.

Une femme ne retient pas son amant prisonnier, mais captif ; et si elle a de l’adresse, elle en fait bientôt son esclave. (F-G.)

ai 5. CAKESSEAy FLàTTERy CAJOLER^ FLAGOUTER. ’ Caresser vient , suivant l’opinion gén6*ale, de carus, ch^ ? c’est traiter comme un objet qu’on chérit, avec des déaioostrations d’amitié , de tendresse , d’attachement , ou de tout autre sentiment favorable , avec des signes sensibles du plaisir qu on ressent à voir , à recevoir l’objet , comme de ^embrasser , de lui serrer la main » de le flatter par des gestes empressés. On caresse sur-tout les enfans en leur passant doucement la main sur le visage.

Flatter vient du son doux et coulant J7« spécialement employé à désigner les objets agréables et remarquables par leur douceur y et sur-tout le souiQe* De là le lBÛnflo,flare,JUztum. Jje» flatteurs^ disent nos anciens vocabulistes , après Nicot, soufflent toujours aux oreilles de ceux qui veulent les ouir : ils remplissent de vanité et enflent de la bonne opinion de soi-même ceux qui prêtent leurs oreilles et leur crojrance à oe qu’ils disent. Cest donc proprement souffler aux oreilles des .choses qui enflent la vanité , des louanges qui émeuvent Tarmour propre. ( Voyez Flatteur ; Adulateur. ) Cajoler f ou cageoler, vient , suivant l’opinion généralement reçue y de cage , par une métaphore tirée des oiseaux qui parlent •ou chantent en cage, ou des moyens avec lesquels on les attire pour les prendre et les mettre en cawe. Aussi ce mot a-t-it •deux acceptions analogues à l’une et à l’autre de tes allaatons. cit signifie proprement jaser, babiller cooime des oiseaux, et il s’appliquait originairement aux enfens qui apprennent à parler. Il ne se- prend plus que dans le sens de. dire des douceurs,

d’afiëcter des propos obligeans et agréables pour faire tomber

quelqu'un dans le f>iége , sans paraître le mener à ce but. •^ Flagorner vient de la même source cpie flatter ; on disait autrefois flageoler, sans doute de Tinstrument appelé^/Zo^eo/ef •