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fils Constans [409], qui y régnait en même temps, afin de délibérer ensemble sur l’état des affaires présentes, Constans laissa à Saragosse toute sa cour avec sa femme, confia toutes choses en Espagne à Gérontius, et se rendit sans s’arrêter auprès de son père. Dès qu’ils furent ensemble, après avoir laissé passer plusieurs jours, voyant qu’il n’y avait rien à craindre de l’Italie, Constantin se livra à la débauche et à l’intempérance, et engagea son fils à retourner en Espagne. Pendant que celui-ci, après avoir envoyé ses troupes devant, demeurait encore avec son père, des courriers, arrivant d’Espagne, lui annoncèrent que Gérontius avait établi sur le trône Maxime, un de ses clients[1] [410], et que, secondé des nations barbares, il faisait contre lui des préparatifs de guerre. Effrayés de ces nouvelles, Constans et Décimus Rusticus xxxv, devenu préfet des Gaules de maître des offices qu’il était auparavant, après avoir envoyé Édobie vers les Germains, marchèrent vers les Gaules avec les Francs, les Allemands et toutes leurs troupes, projetant de retourner bientôt auprès de Constantin. De même, lorsqu’il raconte que Constantin était assiégé, l’historien dit : À peine quatre mois s’étaient écoulés depuis que Constantin était assiégé, lorsque tout à coup des messagers venus de la Gaule ultérieure xxxvi annoncèrent que Jovin s’était revêtu des ornemens royaux [411, à Mayence], et qu’accompagné des Bourguignons, des Allemands, des Francs et des Alains, il menaçait les assiégeants avec toute son armée. Les assiégeants pressèrent le siège, et Constantin ouvrit les portes de la ville et se rendit. Con-

  1. En 410.