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sera donc consumée par cet incendie. » D’où il est hors de doute que c’est par leur intercession que, dans la désolation de la ville l’oratoire est resté intact.

Cependant Attila, roi des Huns, ayant quitté la ville de Metz, et ravageant impunément les cités des Gaules, vint mettre le siège devant Orléans, et tâcha de s’en emparer en l’ébranlant par le choc puissant du bélier xv. Vers ce temps-là, cette ville avait pour évêque le bienheureux Anian, homme d’une éminente sagesse et d’une louable sainteté, dont les actions vertueuses ont été fidèlement conservées parmi nous. Et comme les assiégés demandaient à grands cris à leur pontife ce qu’ils avaient à faire, celui-ci, mettant sa confiance en Dieu, les engagea à se prosterner tous pour prier et implorer avec larmes le secours du Seigneur toujours présent dans les calamités. Ceux-ci s’étant mis à prier, selon son conseil, le pontife dit : « Regardez du haut du rempart de la ville si la miséricorde de Dieu vient à notre secours. » Car il espérait, par la miséricorde de Dieu, voir arriver Aétius xvi, que, prévoyant l’avenir, il était allé trouver à Arles ; mais, regardant du haut du mur, ils n’aperçurent personne ; et l’évêque leur dit : « Priez avec zèle, car le Seigneur vous délivrera aujourd’hui. » Ils se mirent à prier ; et il leur dit : « Regardez une seconde fois. » Et ayant regardé, ils ne virent personne qui leur apportât du secours. Il leur dit pour la troisième fois : « Si vous le suppliez sincèrement, Dieu va vous secourir promptement. » Et ils imploraient la miséricorde de Dieu avec de grands gémissemens et de grandes lamentations. Leur oraison finie, ils vont, par l’ordre