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fuseraient. Ensuite les Romains soutinrent dans la Thrace une guerre terrible ; le carnage y fut si grand que les Romains, ayant perdu le secours de la cavalerie, s’enfuirent à pied.

Comme ils étaient taillés en pièces par les Goths, et que Valens fuyait blessé par une flèche, il entra dans une petite chaumière, où les ennemis l’ayant poursuivi, il fut enseveli sous les ruines de la maison incendiée et n’eut point de sépulture. Ainsi la vengeance divine s’appesantit enfin sur lui, à cause de l’effusion du sang des saints. Ici s’arrête la chronique de Jérôme ; la suite a été écrite par le prêtre Orose.

L’empereur Gratien, voyant la dissolution de la république, s’associa Théodose pour collègue dans l’empire. Ce Théodose mit tout son espoir et toute sa confiance en la miséricorde de Dieu. Ce fut plutôt par les veilles et les oraisons que par le glaive qu’il réprima les nations, affermit la république et entra vainqueur dans la ville de Constantinople.

Maxime, ayant remporté la victoire à l’aide des Bretons opprimés par la tyrannie, fut créé empereur par ses soldats. Ayant établi sa résidence dans la ville de Trèves, il entoura de piéges l’empereur Gratien, et le fit périr. L’évêque saint Martin alla trouver ce Maxime. Théodose, qui avait mis tout son espoir en Dieu, prit possession de tout l’Empire. Soutenu par des inspirations divines, il dépouilla Maxime de son trône et le fit périr.

En Auvergne, le premier qui succéda à Strémon, évêque et prédicateur, fut Urbicus, l’un des sénateurs, qui s’était converti. Il avait une femme ; mais, d’après la coutume ecclésiastique, elle se sépara de