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l’accusait. L’évêque Namnichius xlix se rendit aussi devant le roi, et fut renvoyé après avoir donné beaucoup de présens.

Frédégonde adressa, au nom de son fils, des envoyés au roi Gontran. Celui-ci, ayant ouvert la lettre et fait réponse, les envoyés lui dirent adieu, et se retirèrent ; mais je ne sais pourquoi ils demeurèrent quelque temps auprès de son logis. Le matin suivant, le roi se rendant à Matines précédé d’un flambeau de cire, on vit dans un coin de l’oratoire un homme endormi, comme ivre. Il portait une épée à son baudrier, et sa lance était appuyée contre la muraille. Le roi, l’ayant vu, se récria, et dit qu’il n’était pas naturel que, durant l’horreur de la nuit, un homme dormît en tel lieu. Il fut donc saisi, lié avec des cordes, et on lui demanda ce que signifiait une telle conduite. Livré sur-le-champ aux tourments, il dit qu’il avait été chargé par les envoyés de tuer le roi. On prit donc les envoyés de Frédégonde, qui n’avouèrent aucun des faits sur lesquels on les interrogeait, et dirent : « Nous n’avons eu d’autre mission que d’apporter le message que nous avons rendu au roi. » L’homme qu’on avait pris fut soumis à divers tourments, et condamné à la prison, et les envoyés furent condamnés à l’exil en divers lieux. Il parut clairement qu’ils avaient été traîtreusement envoyés par Frédégonde pour faire périr le roi, ce que ne permit pas la miséricorde de Dieu. Parmi eux se trouvait Baddon, un des principaux de sa ville.

Les envoyés d’Espagne revenaient continuellement vers le roi Gontran, sans pouvoir en obtenir la paix ;