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saisi d’une grande terreur, il commença à s’écrier qu’il éprouvait de violentes douleurs au dedans de lui, d’où il arriva qu’aidé, je crois, d’une partie de la milice de l’Enfer, il ébranla les pierres de taille qui le tenaient enfermé, renversa le mur, et joignit les mains, disant que les saints de Dieu le brûlaient. Après qu’il eut demeuré longtemps dans cette folie, comme il confessait souvent le nom de saint Martin, et se disait tourmenté par ce saint encore plus que par les autres, on le conduisit à Tours ; mais le mauvais esprit, réprimé, à ce que je crois, par les mérites et la puissance du saint, cessa de le tourmenter. Après être demeuré à Tours plusieurs années sans éprouver aucun mal, il s’en alla, mais il fut ensuite repris de sa maladie.

Les envoyés d’Espagne vinrent trouver le roi Gontran avec beaucoup de présents, lui demandant la paix[1] ; mais ils ne purent en obtenir aucune réponse positive ; car, dans l’année précédente, tandis que l’armée ravageait la Septimanie, des vaisseaux, qui allaient des Gaules en Galice, avaient été pillés par ordre du roi Leuvigild, et on avait enlevé ce qu’ils portaient. Les hommes qui les montaient avaient été maltraités et tués ; plusieurs avaient été emmenés en captivité ; un petit nombre, qui s’étaient échappés sur des barques, étaient revenus dans leur pays annoncer ce qui s’était passé.

À la cour du roi Childebert, Magnovald fut tué de la manière suivante, pour des causes inconnues. Le roi était à Metz dans son palais, et regardait le spectacle d’un animal environné et harcelé d’une

  1. En 586.