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tiquèrent, parce qu’il n’y avait pas observé les règles de l’art. Cependant le style en était en plusieurs endroits ecclésiastique et convenable. Il y eut une grande rixe entre les serviteurs de l’évêque Priscus xxviii et du duc Leudégésile. L’évêque Priscus donna beaucoup d’argent pour acheter la paix.

Dans ces jours-là, le roi Gontran tomba si grièvement malade que quelques-uns pensèrent qu’il n’en pourrait pas réchapper. Je crois que ce fut un effet de la Providence de Dieu, car il avait le projet d’envoyer beaucoup d’évêques en exil. L’évêque Théodore, revenu dans sa ville [Marseille], y fut reçu avec beaucoup d’acclamations par le peuple qui le favorisait.

Pendant ce synode, Childebert réunit les siens à sa maison de Bastoigne xxix [Bulson], située au milieu des Ardennes. Là, la reine Brunehault implora tous les grands pour sa fille Ingonde, encore retenue en Afrique ; mais elle en obtint peu de consolations. Alors on éleva une accusation contre Gontran-Boson. Peu de jours auparavant, une parente de sa femme, morte sans enfants, avait été enterrée dans une basilique de la ville de Metz avec un grand nombre de joyaux et beaucoup d’or. Il arriva que peu de jours après c’était la fête de saint Remi, qui se célèbre au mois d’octobre. Beaucoup de citoyens, et en particulier les principaux de la ville et le duc, en étaient sortis avec l’évêque. Alors les serviteurs de Gontran-Boson vinrent à la basilique où était ensevelie cette femme : ils y entrèrent, et avant fermé les portes sur eux, ouvrirent le sépulcre, et enlevèrent du corps de la défunte tous les joyaux qu’ils purent trouver. Les moines de la basilique les ayant entendus, vin-