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et l’ayant enfermé dans une maisonxxv située sur un pont, ils le tuèrent. Ainsi la mort les dépouilla l’un et l’autre de leur comté.

L’abbé Dagulf était souvent accusé de crimes ; il avait commis plusieurs vols et homicides, et se livrait à l’adultère avec une grande dissolution. En ce temps il s’était épris de concupiscence pour la femme de son voisin, et s’approchait d’elle, cherchant toutes les occasions de pouvoir faire mourir le mari de cette adultère dans l’enceinte de son couvent. Enfin il le menaça en disant que s’il venait trouver sa femme, il le punirait. Cet homme quitta donc sa pauvre demeure ; et Dagulf venant la nuit avec un de ses clercs, entra dans la maison de la prostituée ; et après s’être longuement enivré à force de boire, ils se couchèrent dans un même lit. Tandis qu’ils dormaient le mari vint, alluma de la paille, et ayant levé sa hache les tua tous deux. Ceci doit être un avertissement aux ecclésiastiques de ne pas jouir, contre la défense des canons, de la compagnie de femmes étrangères, ce que leur interdisent et les lois canoniques, et toutes les saintes Écritures, et de se contenter de celle des femmes qu’on ne peut leur imputer à crime.

Cependant le jour de l’assemblée [plaid] arriva, et les évêques, par l’ordre du roi Gontran, se réunirent dans la ville de Mâconxxvi. Faustien qui, par l’ordre de Gondovald, avait été sacré évêque de Dax, fut renvoyé de ce siège, et il fit ordonné que Bertrand, Oreste [Orestès[ et Pallade qui l’avaient sacré, le nourriraient tour à tour, et lui donneraient chaque année cent pièces d’or. Nicot, un laïque, nommé antérieurement par