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souvent. On vit une clarté parcourir le ciel, des fleurs se montrèrent sur les arbres, c’était alors le cinquième mois [juillet].

Ensuite le roi vint à Paris, et commença à s’exprimer ainsi en présence de tous : « Mon frère Chilpéric en mourant a laissé, m’a-t-on dit, un fils dont les gouverneurs, à la prière de leur mère, m’ont demandé de le tenir au saint baptême le jour des fêtes de la nativité du Seigneur, et ils ne sont pas venus. Ils ont désiré ensuite qu’il fût baptisé le saint jour de Pâques, et ce jour-là ils ne m’ont pas davantage apporté l’enfant. Pour la troisième fois, ils ont prié qu’il fit présenté au baptême à la fête de Saint-Jean, et l’enfant n’est pas encore venu. Ils m’ont fait quitter le lieu que j’habitais dans un temps de stérilité ; je suis venu et voilà qu’on cache cet enfant, et qu’on ne me le montre pas. D’après cela, autant que je puis croire, ce n’est pas ce qu’on m’a promis, mais à ce que je crois, le fils de quelqu’un de nos Leudes, car s’il était de notre race, on me l’aurait apporté. Vous saurez donc que je ne veux pas le recevoir, jusqu’à ce qu’on m’ait donné sur lui des renseignements certains. » La reine Frédégonde, instruite de ces paroles, assembla les principaux de son royaume, savoir trois évêques et trois cents des meilleurs hommes, qui firent serment xii que cet enfant était né du roi Chilpéric, en sorte que les soupçons du roi furent effacés.

Ensuite, comme il avait souvent déploré la mort de Mérovée et celle de Clovis, et ne savait pas où ceux qui les avaient tués, les avaient ensuite jetés[1] xiii, il vint

  1. Voir dans le 5e livre, les détails sur la mort de ces deux fils de Chilpéric.