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neur de la célébrer. Comme il commençait à dire les prophéties, le roi demanda qui c’était, et lorsqu’on lui eut appris que c’était l’évêque Pallade, le roi irrité dit : « Quoi ! c’est cet homme toujours infidèle et perfide envers moi, qui prêchera devant moi la parole sacrée ! Je sors à l’instant de cette église, pour ne pas entendre prêcher mon ennemi ; » et en disant ces mots, il allait pour sortir de l’église. Alors les évêques troublés de l’humiliation de leur frère dirent au roi : « Nous l’avons vu reçu à ta table, nous t’avons vu recevoir de sa main la bénédiction ; pourquoi maintenant le roi le rejette-t-il ? Si nous avions su qu’il te fût odieux, nous aurions remis à un autre le soin des choses qui doivent s’accomplir ici. Maintenant permets qu’il célèbre la cérémonie qu’il a commencée. Si ensuite, tu crois avoir à l’accuser, l’affaire sera jugée selon la décision des canons. » L’évêque Pallade s’était déjà retiré dans la sacristie, avec une grande confusion ; le roi ordonna de le rappeler, et il accomplit ce qu’il avait commencé. Pallade et Bertrand furent ensuite appelés de nouveau à la table du roi, et s’y étant émus de colère l’un contre l’autre, ils se reprochèrent mutuellement beaucoup d’adultèresxi et de fornication, ainsi que plusieurs parjures. Beaucoup en riaient ; mais d’autres, qui étaient d’une sagesse plus clairvoyante, s’affligeaient de voir les diables semer une telle zizanie parmi les prêtres du Seigneur. En quittant le roi, ils donnèrent des gages et des cautions qu’ils se représenteraient au synode le 21 septembre suivant.

Alors parurent des signes dans le ciel. On vit du côté du nord des rayons, comme il en avait déjà paru