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plus qu’il ne m’en faut pour mon usage de tous les jours ? Je n’ai malheureusement pas d’autre fils que Childebertv qui a bien assez des trésors que lui a laissés son père, et de ceux que j’ai pris soin de lui envoyer des effets de ce misérable, trouvés à Avignon. Le reste devait être appliqué aux besoins des pauvres et des églises. Je vous demande seulement, prêtres du Seigneur, d’implorer pour mon fils Childebert la miséricorde de Dieu. C’est un homme sage et de mérite, et tel que, depuis longues années, à peine en aurait-on pu trouver un aussi prudent et aussi courageux. Si Dieu daigne lui accorder la domination sur les Gaules, on peut espérer que notre race, presque entièrement détruite, se relèvera par son moyen. Je ne doute pas que nous ne l’obtenions de la miséricorde de Dieu, car la naissance de cet enfant nous en a donné le présage. Dans le saint jour de Pâques, mon frère Sigebert étant à l’église, tandis que le diacre disait le livre des saints Évangiles, il arriva au roi un messager, et la voix du messager et celle du peuple qui suivait l’Évangile du jour prononcèrent en même temps ces paroles : Il t’est né un filsvi ; d’où il arriva que tout le peuple célébra à la fois cette double annonciation par ces paroles : Gloire à Dieu tout-puissant ! Il reçut le baptême le saint jour de la Pentecôte et fut élevé au trône le saint jour de la Nativité du Seigneur, de sorte que s’il est accompagné de vos prières, il peut, avec la permission du Seigneur, régner dans ce pays. » À ces paroles du roi, tous adressèrent au Seigneur une oraison pour lui demander dans sa miséricorde de