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et tout ce qu’il put emporter. Alors les parties amenées à la ville par le juge, plaidèrent leur cause ; les juges ordonnèrent que celui qui, n’ayant pas voulu accepter d’abord la composition, avait mis le feu aux maisons, perdrait la moitié de la somme qui lui avait été adjugée. Cela fut fait contre les lois, afin de rétablir la paix, et il fut ordonné que Sichaire paierait l’autre moitié de la composition. Alors l’Église ayant donné l’argent, ils se conformèrent au jugement et s’accommodèrent entre eux, se faisant mutuellement le serment qu’en aucun temps un des partis ne s’élèverait contre l’autre : ainsi fut terminée cette querellexlvi.


[ Notes ]

i. Blesenses. C’est la plus ancienne citation qui soit faite du nom de Blois (Valois et Ruinart). Joignez y un passage de la vie de Saint Ayoul et la mention Blezis dans l’anonyme de Ravenne.

ii. Voyez le livre IV. Ces actes étaient tombés entre les mains du roi Gontran, devenu possesseur d’une partie des biens de Chilpéric.

iii. Renommé pour punir les parjures ; voyez Grégoire, Gloire des Martyrs, I, CIII.

iv. La tante, Galsuinthe, et le père, Sigebert, livre IV ; l’oncle, Chilpéric, livre VI ; les cousins Mérovée et Clovis, livre V.

v. Le bon abbé Marolles, dont la traduction est si reconnaissable par son honnêteté, donne ici une explication qu’on peut reproduire, n’ayant pas trouvé mieux que lui : Il y a grande apparence que ceci n’est qu’un artifice de la reine pour faire croire à Gontran qu’elle estoit preste d’accoucher.

vi. Ici l’auteur adoucit ce nom ; il n’écrit plus Chlothacharius, comme il l’a fait pour le grand-père, mais Chlotharius.

vii. Ce silence était imposé par le diacre, après la lecture de l’évangile, lorsque le célébrant exposait au peuple de quel saint ou de quel mystère on allait célébrer la solennité (Ruinart).

viii. Il est dit en cet endroit qu’elle se réfugia dans la basilique de Saint Saturnin ; probablement elle l’avait quitté pour celle de Sainte-Marie. Cette dernière était l’abbaye de Notre-Dame-de-la-Dorade, ordre de Saint Benoît, encore célèbre au siècle dernier, ainsi nommée d’une ancienne image de la Vierge, en mosaïque et toute dorée, deauratœ beatœ Mariœ, qu’elle possédait (Ruinart).

ix. On les laissait sécher sur l’autel pour leur assurer des vertus curatives.

x. Ce nom se retrouve plus bas dans ce livre et dans le neuvième, ainsi que dans Aimoin (III, LVI). Du Gange s’est efforcé d’y découvrir le sens de falsus dominus ou pseudoprinceps. Certainement, dit-il, bal chez les anciens Francs signifiait faux, d’où balmond, falsus tutor ; etc. Il semble plutôt que c’était le nom que ce malheureux prétendant avait porté dans son enfance lorsque le roi Clotaire l’avait repoussé loin de lui et rejeté dans la classe des serfs.

xi. Il faut entendre par ces peaux (tergora) des quartiers de porcs (Benj. Guérard).

xii. Notre-Dame du Vaudreuil (Eure), près du confluent de la Seine et de l’Eure.

xiii. Eberulf ou Berulf suivant les manuscrits ; mais il ne faut pas le confondre avec le duc Berulf cité aux livres V, VI et VIII.

xiv. Tout cela se passait à Tours.

xv. À la messe, après l’offertoire, le prêtre choisissait, parmi les offrandes, une portion suffisante pour le sacrifice et la communion des fidèles, et la couvrait avec la nappe de l’autel (Ruinart, d’après Mabillon, Liturgie gallicane, 5, n° 10).

xvi. Il est clair qu’au moins ici Grégoire n’est pas aussi simple qu’il veut bien le dire et que sa prétendue vision n’était qu’un avertissement préparé pour Eberulf sous des formes diplomatiques. Il trouve dans le barbare son maître en finesse.

xvii. Le viguier, vicarius, tenait la place du comte pour rendre la justice ou lever un impôt public.

xviii. Officier aux ordres du comte et particulièrement chargé du recouvrement des impôts (livre X). — Mennius, d’après le texte suivi par Giesebrecht.

xix. Telle est la règle suivant la procédure franque. Voyez Pardessus, Loi salique, p. 600.

xx. Cette conduite ne paraissait pas blâmable. Mabillon en cite plusieurs autres exemples, Liturgie gallicane, VII, n° 4 (Ruinart, Guadet et Taranne).

xxi. L’évêque Charlier, dont il est question au sixième livre.

xxii. Ces paroles sont peut-être une allusion à ce qui est rapporté au cinquième livre, du Sigulf qui chassa des villes du midi, en 572, le fils du roi Chilpéric. On voit encore un Sigulf dans le huitième livre, mais c’est un personnage différent.

xxiii. Dans la demeure épiscopale.

xxiv. Laticina vina. Mot qui a embarrassé ; on l’a traduit par vins de Falerne (latina), par vins blancs (latex), etc. ; Grégoire a eu sans doute en vue les vins de l’ancienne Laodicea, voisine de Chypre et placée, comme Gaza, sur la côte de Syrie. Dès le commencement du troisième siècle, sous Élagabal et Alexandre Sévère, les monnaies frappées dans cette ville commencent à porter ΑΑΔΙΕΩΝ et ΑΑΔΙΟΕΟΝ, au lieu de l’ancien nom Ααοδιxέων πρός θαλάσσην.

xxv. Il paraît que les évêques s’arrogeaient la succession de leurs clercs, puisque cet abus fut défendu par le cinquième concile de Paris, en 615, canon 8 (Ruinart).

xxvi. Vicus Juliensis ou Altura (Landes) ; voyez Gloire des Confesseurs, III. Ces deux évêchés, Aire et Dax, étaient suffragants d’Auch, métropole de la Novempopulanie ; mais, dans le désordre où étaient les affaires de cette province, ils étaient devenus suffragants de Bordeaux (Ruinart).

xxvii. La lance à la main, chez les Francs, était le signe de l’autorité royale, le sceptre. Sur le sceau de Childéric Ier, père de Clovis, ce chef est représenté armé de sa lance.

xxviii. Il restait encore Clotaire, fils de Chilpéric, âgé d’un an (livre VI) ; mais Gontran ne l’avait pas encore vu ; et il s’en plaint, au début de ce livre (Ruinart).

xxix. Il entrait alors dans sa quinzième année. Par ces paroles, Gontran déclarait solennellement la majorité du jeune franc. Voyez Pardessus, Loi salique, p. 452.

xxx. Convenœ, Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne).

xxxi. Voyez la Gloire des Martyrs, chap. 105, et Fortunat, I, 8 et 9.

xxxii. Ici un jeu de mots intraduisible : Convenitur ad Convenas.

xxxiii. Ou l’auteur oublie ce qu’il a raconté précédemment, ou Gondovald déguise une partie de la vérité pour mieux se justifier. Il était arrivé en Gaule avant la mort de Chilpéric (Guadet et Taranne).

xxxiv. Grégoire oublie de dire qu’il était un des généraux du roi Gontran. Voyez Frédégaire.

xxxv. Il était aussi du parti de Gondovald.

xxxvi. Non pas Gontran Bosson, que Grégoire appelle ordinairement de ses deux noms. Cf. livre IX.

xxxvii. Cette ville ne fut rétablie qu’en 1085, par saint Bernard son évêque, de qui elle prit le nom de Saint-Bernard de Comminges. Au chapitre CV de la Gloire des Martyrs, l’auteur complète ce récit.

xxxviii. Vraisemblablement par la permission de Gontran, qui les épargna comme moins coupables.

xxxix. Outre qu’elle avait été volée, abandonnée et retenue en prison, son fiancé, Reccared, en épousa une autre.

xl. C’est-à-dire les comtes.

xli. Probablement Saint-Martin de Léré (Ruinart) ; département du Cher.

xlii. Aucune loi générale n’affranchissait du service militaire les hommes qui cultivaient les terres des églises ; mais le clergé s’efforçait constamment de s’assurer cette exemption, soit par des concessions particulières, soit par l’autorité de la coutume ; et ce ne fût pas une des moindres causes qui rendirent sa protection chère au peuple, et le sort de ses serviteurs moins fâcheux que celui des cultivateurs de terres laïques.

xliii. D’abord partisan de Gondovald, il l’avait abandonné ; mais sans se réconcilier avec le roi Gontran.

xliv. Ou triens, un tiers de sol d’or.

xlv. Manthelan. C’est d’après dom Ruinart que l’on pense reconnaître dans ce village du département d’Indre-et-Loire, le lieu nommé ici par Grégoire Mantalomagensis vicus.

xlvi. Elle se ralluma plus tard – livre IX.