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que nous croyons, ont déjà été tués. Où te précipites-tu ? Qu’attends-tu, si ce n’est ta ruine »  ? » Ayant reçu ces avis, Mummole dit : « Je vois que déjà notre règne touche à sa fin, et notre puissance est tombée. Il reste une seule chose à faire ; si j’obtiens sûreté pour ma vie, je pourrai vous dispenser d’un grand travail. » Les députés s’étant retirés, l’évêque Sagittaire, Mummole, Chariulf et Waddon allèrent à l’église, où ils firent mutuellement serment que, s’ils avaient pour leur vie de plus sûres garanties, ils abandonneraient l’amitié de Gondovald, et le livreraient lui-même. Les députés, revenus une seconde fois, leur promirent sûreté pour leur vie, et Mummole leur dit : « Faites seulement cela, et je remettrai Gondovald en vos mains ; et reconnaissant mon seigneur roi, je me rendrai promptement vers lui. » Alors ils lui promirent que, s’il accomplissait ces choses, ils le recevraient en amitié ; et que, s’ils ne pouvaient obtenir sa grâce du roi, ils le mettraient dans une église, pour qu’on ne le punît pas de mort. Après avoir accompagné ces promesses de serments, ils se retirèrent. Mummole, l’évêque Sagittaire et Waddon s’étant rendus auprès de Gondovald, lui dirent : « Tu sais quels serments de fidélité nous t’avons prêtés. Écoute à présent un conseil salutaire, éloigne-toi de cette ville, et présente-toi à ton frère comme tu l’as souvent demandé. Nous avons déjà parlé avec ces hommes, et ils ont dit que le roi ne voulait pas perdre ton appui, parce qu’il est resté peu d’hommes de votre race. » Mais Gondovald, comprenant leur artifice, leur dit tout baigné de larmes : « C’est sur votre invitation que je suis venu dans les Gaules,