Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/423

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rappelant les outrages qu’il avait essuyés de la part de Sigulf, qui avait autrefois voulu s’élever au trône xxii, dit aux citoyens : « Nous savons que Gontran est roi ainsi que son neveu Childebert : nous ne savons d’où vient celui-ci. Préparez-vous donc, et si le duc Didier veut attirer sur nous cette calamité, qu’il périsse du même sort que Sigulf ; qu’il soit un exemple pour tous, afin qu’aucun étranger n’ose violer le trône des Francs. » D’après ces paroles les Toulousains se préparaient à résister, mais Gondovald étant arrivé avec une grande armée, ils virent qu’ils ne pouvaient soutenir son attaque, et le reçurent. Ensuite, pendant que l’évêque était assis à un repas avec Gondovald dans la maison de l’église xxiii, il lui dit : « Tu te prétends fils de Clotaire, mais nous ne savons si c’est vrai ou non, et que tu puisses accomplir ton entreprise, c’est ce qui nous paraît incroyable. Gondovald lui dit : Je suis fils du roi Clotaire, je veux recouvrer à présent une partie de ses États, et je m’avancerai promptement vers Paris où j’établirai le siège de mon royaume. » L’évêque lui dit : « Il est donc vrai qu’il n’est resté personne de la race des Francs, si tu accomplis ce que tu dis. » Au milieu de cette altercation, Mummole ayant entendu ces paroles, leva la main et frappa l’évêque de soufflets en lui disant : « N’as-tu pas honte de répondre ainsi follement et insolemment à un grand roi ? » Dès que Didier sut ce que l’évêque avait dit sur ce projet, enflammé de colère, il porta les mains sur lui : après l’avoir frappé de coups de lance, de coups de poing et de coups de pied, ils le lièrent avec une corde et le condamnèrent à l’exil, pillant ses biens ainsi que