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ame que tu ne veuilles rien accorder à ton neveu de tout ce que tu lui as promis, cesse au moins de retenir ce qui doit lui revenir du royaume de Charibert. » Gontran leur dit : « Voilà les traités que nous avons faits entre nous ; ils disent que celui qui, sans le consentement de son frère, entrera dans la ville de Paris, perdra sa part, et aura pour juges et pour rémunérateurs le martyr Polyeucteiii, ainsi que les confesseurs saint Hilaire et saint Martin. Néanmoins, mon frère Sigebert est venu à Paris, et mort par le jugement de Dieu, il a perdu sa part. Chilpéric en a fait de même. C’est à cause de ces transgressions qu’ils ont perdu leur part ; comme ils sont morts selon le jugement de Dieu, et conformément aux imprécations contenues dans le traité, je veux soumettre à mon pouvoir, avec l’appui de la loi, tout le royaume et les trésors de Charibert ; et je n’accorderai rien à personne que de ma propre volonté. Retirez-vous donc, hommes mensongers et perfides, et annoncez à votre roi ma résolution. »

Ceux-ci s’étant retirés, Childebert envoya une seconde fois des députés au roi Gontran, pour lui redemander la reine Frédégonde, lui disant : « Remets-moi cette homicide qui a fait périr ma tante, a tué mon père et mon oncle, et a frappé du glaive jusqu’à mes cousinsiv ». Le roi lui répondit : « Nous réglerons toutes ces choses dans le plaid général que nous tiendrons, après y avoir délibéré sur ce qu’il convient de faire. » Il protégeait Frédégonde, et l’invitait souvent à des repas, lui promettant qu’il serait pour elle un solide appui. Un certain jour qu’ils