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relles s’étant élevées entre eux, et les Orléanais ayant pris les armes, par l’intervention des comtes la paix fut conclue jusqu’à l’audience solennelle, c’est-à-dire jusqu’au jour où on jugerait quel parti avait injustement fait la guerre à l’autre, et devait payer une juste composition : ainsi la guerre cessa.

Vedaste [Vedastès], surnommé Avon, qui avait tué Loup [Lupus] et Ambroise [Ambrosius] par amour pour la femme de ce dernier, qui était, dit-on, sa cousine germaine, et qu’il épousa, commettait dans le Poitou un grand nombre de crimes. Ayant été joint dans un certain lieu par le saxon Childéric, comme ils s’accablaient à l’envi d’injures, il fut frappé d’un coup de lance par un des serviteurs de Childéric. Tombé à terre, et blessé encore de plusieurs autres coups, son âme perverse s’échappa avec son sang, et la justice divine vengea le sang innocent qu’il avait répandu de sa propre main ; car ce misérable avait commis un grand nombre de vols, d’homicides et d’adultères qu’il vaut mieux passer sous silence. Le Saxon composa pourtant avec son fils pour le prix de sa mort.

La reine Frédégonde, devenue veuve, se rendit à Paris avec tous ses trésors, qu’elle enferma sous la garde des murs de cette ville, et se réfugia dans l’église cathédrale, où elle fut protégée par l’évêque Ragnemode ; mais les trésoriers du roi enlevèrent les autres trésors demeurés dans la maison de Chelles, et parmi lesquels était le bassin d’or qu’elle avait précédemment fait faire, et ils se rendirent promptement vers le roi Childebert, résidant alors dans la ville de Meaux.

La reine Frédégonde, après en avoir délibéré, en-