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ses dérisions et de ses plaisanteries : il appelait celui-ci inconséquent, cet autre orgueilleux, celui-là verbeux, tel autre luxurieux ; il disait : celui-ci est rempli de vanité, cet autre bouffi d’arrogance, car rien ne lui était plus odieux que l’Église ; il disait souvent : « Voilà que notre fisc demeure pauvre, que nos richesses sont transférées aux églises ; personne ne règne, si ce n’est les évêques ; notre dignité périt, et est transportée aux évêques des cités. » Et parlant ainsi, il violait sans cesse les testaments souscrits au profit des églises, et foulait souvent aux pieds jusqu’aux ordres de son père, pensant qu’il ne restait personne pour l’obliger d’accomplir ses volontés. L’imagination ne peut fournir aucune sorte de débauche et de luxure qu’il n’accomplît en réalité. Il cherchait sans cesse de nouveaux moyens de léser le peuple ; aux gens qu’il trouvait coupables, il faisait arracher les yeux ; et dans les ordres qu’il envoyait aux juges pour ses affaires, il ajoutait : « Si quelqu’un méprise nos commandements, qu’il soit condamné à avoir les yeux arrachés. » Comme il n’aimait véritablement personne, personne ne l’aimait, et dès qu’il eut rendu l’esprit, tous les siens l’abandonnèrent. Mallulphe, évêque de Senlis, qui avait déjà passé trois jours sous la tente, sans pouvoir parvenir à le voir, ayant appris sa mort, vint laver son corps, le couvrit des meilleurs vêtements, et ayant passé la nuit à chanter des hymnes, le mit sur une barque, et, alla l’ensevelir à Paris dans la basilique de Saint-Vincent [Saint-Germain-des-Prés], laissant la reine Frédégonde dans la cathédrale de cette cité xcii.


[ Notes ]

i. Gogon, dont il a été question au livre V, était un grand seigneur lettré en commerce de vers et de lettres avec les beaux esprits de son temps, notamment avec Fortunat, qui lui adressa les quatre pièces placées en tête du 7e livre de ses Poésies. C’était Gogon que Sigebert avait chargé d’amener Brunehaut en Gaule.

ii. Voyez le livre IV et la Chronique de Marius d’Avenches.

iii. Cette ville appartenait à Childebert.

iv. Il s’agit vraisemblablement du troisième concile de Lyon, quoique les collections des conciles le place en 583. Nous en avons les six canons. Il n’y est question que de discipline ecclésiastique (Dom Ruinart).

v. Nogiventum villam : peut-être Saint-Cloud, mais plutôt Nogent-sur-Marne, résidence très habituelle des rois Mérovingiens.

vi. Les monnaies d’or de Tibère Constantin ne sont pas très rares (voyez Essai de classif. des suites byzantines par M. de Saulcy, p. 31 et pl. III). Mais il s’agit ici de pièces purement commémoratives, appelées médaillons. Les temps modernes n’ont pas conservé de médaillon antique d’une dimension aussi énorme que celle dont parle ici Grégoire. Le plus grand qu’on ait connu est un médaillon d’or de Justinien (représenté d’un côté en buste, de l’autre côté à cheval ramenant devant lui la victoire, avec ces mots : D. N. JUSTINIANVS PP. AVG. — SALVS ET GLORIA ROMANOR. — CONOB), qui avait été acheté par l’ambassadeur de France à Constantinople en 1751, et qui déposé alors à la Bibliothèque du roi, y fut volé en 1831. Il portait trois pouces de diamètre et pesait 5 onces 3 gros. M. de Boze l’a décrit et fait graver dans les Mém. de l’Acad. des Inscr., t. XXVI, p. 523. Il peut donner une idée de ce qu’était celui de Tibère, car il n’y eut qu’une dizaine d’années d’intervalle entre les deux frappes.

vii. On pense que c’est par lui que Grégoire de Tours avait été sacré évêque (Marolles et Dom Ruinart).

viii. Gontran était âgé et sans autres enfants que des filles.

ix. In omnibus quæ laborare potuero. Ces paroles semblent faire la distinction, si usuelle dans le droit du moyen âge, qui consiste à spécifier les acquêts par opposition aux propres. En ce sens la libéralité du roi n’avait rien de vague.

x. Évêque de Bayeux (livre IV) ou d’Avranches.

xi. Fortunat (VII, 7-10) célèbre les louanges de ce personnage et de Magnulf, son frère (voyez Grégoire, livres IV et IX).

xii. Douze ans chez les Francs Saliens, quinze ans chez les Ripuaires (Pardessus, Loi Salique, p. 452).

xiii. Ces paroles ne se trouvent point dans la Vulgate (Guadet et Taranne).

xiv. Isaïe, 7, 14 – Matthieu, 1, 23. Grégoire, qui ne veut combattre le Juif qu’avec les citations des livres Juifs, ne devait pas ajouter ces mots : ce qui veut dire Dieu est avec nous. Ils ne sont que dans saint Matthieu (Guadet et Taranne).

xv. Voyez plus loin la triste fin de Priscus.

xvi. Il est question de dîmes dans le canon 5 du second concile de Mâcon, en 585 ; et déjà les pères du second concile de Tours, en 567, avaient exhorté les fidèles à payer les dîmes pour échapper aux malheurs qui les menaçaient. Voyez Sirmond, Conciles, t. I (dom Ruinart).

xvii. Provincia, la Provence.

xviii. Ici provincia dans un autre sens.

xix. Ici Grégoire joue sur le double sens, adjectif et appellatif, du mot dominicus.

xx. Le religieux chargé des intérêts temporels du monastère.

xxi. On doit s’étonner de l’omission d’Austadius dans le catalogue des évêques de Nice. On voyait encore au dix-septième siècle, près de Ville-Franche, à une lieue de Nice, les débris d’une tour et d’une église consacrée à San-Sospir : c’est le nom corrompu de saint Hospice. Ces édifices furent abattus pour la construction d’une tour que le duc Victor-Amédée de Savoie fit bâtir, vers 1640, en cet endroit (Ruinart).

xxii. Il est encore question d’Hospicius dans Grégoire, Gloire des Confesseurs, 97 ; dans Paul Diacre, qui copie Grégoire, III, 1 ; dans la Chronique de Sigebert, année 581. Du temps de l’abbé de Marolles et de Dom Ruinart, son corps passait pour être conservé dans l’église de Nice.

xxiii. On a une vie de cet évêque, assez ancienne, et une règle monastique rédigée par lui ; toutes deux publiés (Ruinart).

xxiv. C’est-à-dire, comme plus haut, la Provence. Elle faisait partie du royaume de Childebert. Voyez ci-dessous.

xxv. Dynamius et Jovin, rector ; Albinus, ex-præfector.

xxvi. On a quelques vies de saints écrites par Dynamius. Fortunat fait son éloge, ainsi que ceux d’Albinus et de Jovinus, livre VI, 11-12.

xxvii. Vulgairement saint Cybar.

xxviii. Ce fut en France, jusqu’à la fin du dix-huitième siècle, le préliminaire le plus habituel des autres tortures. On tirait les quatre membres du patient par des cordes s’enroulant sur un tour, et on l’isolait en l’air. Avec quelques évolutions du tour on pouvait lui disloquer toutes les jointures, et on le faisait.

xxix. Appelé Chramnulf dans une ancienne biographie de saint Cybar.

xxx. Ce monastère, selon Ruinart et Bouquet, fut depuis l’église paroissiale du même nom dans le faubourg Saint-Martin. La basilique de Saint-Martin nommée plus bas est, selon les mêmes, le célèbre prieuré de ce nom (Conservatoire des Arts et Métiers). Il faut avouer que ces deux églises étaient alors assez loin de la ville ; à moins qu’on explique apud Parisius par auprès de Paris. Voyez plus bas (Guadet et Taranne).

xxxi. La Provence brillait donc alors d’un certain éclat littéraire.

xxxii. Domus regiœ majorem. Première mention faite par Grégoire de cette charge importante.

xxxiii. Celle de Tours, comme l’indique la suite du texte.

xxxiv. Dans le droit romain l’action furti ne se donnait qu’à la personne lésée par le vol ; dans les coutumes barbares il y avait une sorte d’action publique en ce qu’une partie de la composition due par le délinquant appartenait au fisc. Le fait cité ici donnait donc lieu à une question sérieuse, et l’on voit que le roi barbare la résout en effet avec bienveillance.

xxxv. Cette coutume de s’approprier à la mort de l’évêque les objets mobiliers qui lui appartenaient fut religieusement suivie par les clercs du moyen âge.

xxxvi. Les domestiques des rois Francs, étaient les hommes attachés à la personne du prince et qui logeaient dans l’intérieur du palais, ils étaient sous les ordres d’un chef appelé le comte des domestiques ; leur condition, loin d’être servile, était au contraire une des plus élevées ; les lois barbares leur donnent le titre d’optimates ; les principaux d’entre eux siégeaient dans les plaids ou cours judiciaires du prince ; c’étaient, en un mot, des fidèles plus spécialement attachés au service personnel de leur seigneur. Du reste cette signification du mot domestique s’est perpétuée dans le moyen âge et jusque vers la fin du 17e siècle ; les jeunes gens qui recevaient dans un château leur éducation chevaleresque étaient souvent appelés domestiques ou gens de la maison, et le cardinal de Richelieu avait un grand nombre de gentilshommes parmi ses domestiques.

xxxvii. Frère de saint Nisier, évêque de Lyon (Lecointe et Ruinart).

xxxviii. Abbé de Saint-Victor de Marseille.

xxxix. Il semble, par ce qui précède, que Gondulphe avait réduit toute la ville sous l’obéissance de Childebert, pour punir Gontran de n’avoir pas voulu rendre à celui-ci la moitié qui lui appartenait. Le récit est aussi vague que devaient être peu précis les droits des deux souverains sur une seule ville (Guadet et Taranne).

xl. Voyez Aimoin, III, 44.

xli. Ou Saint-Caprais ; en gascon, Saint-Grapâsy.

xlii. Dans la basilique de Saint-Saturnin, appelé à Toulouse Saint-Sernin.

xliii. Ce sont deux villages sur la Creuse, vers les limites de la Touraine et du Berri (Indre et Loire, arr. de Loches).

xliv. Vosconia. Première mention de ce nom géographique ; voyez ci-après (livre IX) et Fortunat (IX, 1).

xlv. Institution purement romaine (Code Justinien, lib. V, de donat. ante nupt., ff., 9). Les Francs avaient la dot et le Morgengabe ; voyez le livre IX. — Voyez cependant Pardessus (Loi Salique, p. 666).

xlvi. Voyez la fin de cette anecdote dans le livre suivant.

xlvii. Félix mourut le 6 janvier 582. Il est honoré comme saint par les fidèles de Nantes. Grégoire le tenait pour son ennemi. Voyez le livre V, la Gloire des Confesseurs, 78, et Augustin Thierry, lettre V sur l’Histoire de France.

xlviii. Saint-Julien-le-Pauvre ou le Vieux, servant depuis le dix-septième siècle de chapelle à l’Hôtel-Dieu de Paris. Voyez le livre IX.

xlix. Le traducteur allemand, Giesebrecht, propose ici, non sans vraisemblance, une légère correction (erat pour erant) en vertu de laquelle on traduit : Il se réfugia, avec ses serviteurs, dans la basilique Saint-Julien, située sur la place voisine. Peut-être la synagogue où se rendait Priscus était-elle située du côté de la rue Pierre Sarrazin, où existait au treizième siècle un cimetière israélite et qui se trouve pas fort éloigné de Saint-Julien.

l. Ceci est un reste de l’ancien usage des Germains chez qui ce n’est point la femme, dit Tacite, qui apporte une dot au mari, mais le mari qui en donne une à la femme (De mor. Germ., c. 18.). Cet usage, indirectement consacré par plusieurs des lois barbares, entre autre par celle des Bourguignons (tit. 34), et attesté, dans les premiers siècles de l’Europe moderne, par une multitude de faits, se retrouve chez presque tous les peuples barbares ou sauvages d’Asie, d’Afrique et d’Amérique ; il indique partout la condition, sinon servile, du moins faible et méprisée, des femmes qui sont achetées par leur mari comme un esclave ou une tête de bétail. Dès qu’on le voit disparaître et que la femme commence à apporter une dot dans la maison où elle entre, on peut être assuré que la condition des femmes s’améliore.

li. Sur laquelle, voyez Miracles de Saint-Martin, III, VIII.

lii. Apud Pontem Urbiensem civitatis parisiacæad arcendos insiditores. Il ne s’agit pas ici de soldats, car l’Orge, filet d’eau guéable partout, ne pouvait être une ligne de défense ; mais il traversait deux routes reliant les États de Gontran à ceux de Chilpéric : celle de Paris à Orléans et celle de Paris à Fontainebleau. Il n’y a aucun moyen de savoir de laquelle des deux Grégoire veut parler, en sorte que ce Pons Urbiensis peut être aussi bien à Savigny qu’à Arpajon. Le vieil Aimoin prenait le lieu en question pour un pont de la ville de Paris (urbiensis). Urbia est bien l’Orge, quoique son nom, au moyen âge, soit plutôt Orgia ou Ordea ; il existe à la Direction générale des Archives, à Paris, une charte de l’an 670 dans laquelle on lit : ad Urbiam fluviolum in pago Stampensi.

liii. Il parait certain que Gondovald était bien réellement le fils de Clotaire qui l’avait eu d’une femme de condition très inférieure, et l’avait renié ensuite à cause de quelques soupçons sur la conduite de sa mère.

liv. Colonia Agrippinensis. Les barbares, supprimant sans doute le dernier mot, avaient fini par l’appeler Colonia tout court.

lv. Par le duc Gontran Boson, comme on le verra dans le livre suivant.

lvi. On ne sait pas très bien qui est cet évêque.

lvii. Le peuple assistait à Matines avec le clergé, au moins le dimanche (Ruinart).

lviii. On croit qu’il s’agit ici de Saint-Laurent au faubourg Saint-Martin. Voyez un mémoire de M. Girard (Acad. des Sciences, t. XVI, 1838) expliquant qu’au moyen âge il existait depuis l’Arsenal jusqu’à Saint-Laurent un fossé où entrait l’eau de la Seine et où remisaient les bateaux.

lix. Je suppose que ces courants avaient peu de largeur, et semblaient à Gontran des ruisseaux facilement guéables (Guadet et Tranne).

lx. La tonsure était commune aux pénitents, comme aux clercs et aux moines (Ruinart).

lxi. Monastère de la Sainte-Croix, à Poitiers (livre III).

lxii. C’est-à-dire dans l’église du monastère de la Sainte-Croix.

lxiii. Ce fut un 582, et non en 583 que mourut l’empereur Tibère.

lxiv. Mediolanens castrum. Château-Meillan à 60 kilomètres au sud de Bourges, et non Mehun-sur-Yèvre comme l’avaient proposés A. de Valois, Ruinart et d’autres savants. C’est ce qui est démontré par l’abbé Lebeuf et suivit depuis.

lxv. Vraisemblablement près de Melun, où Chilpéric s’était posté.

lxvi. Ennemi personnel de Grégoire, livre V.

lxvii. C’est-à-dire que Chilpéric avait été battu et que Childebert, qui l’avait trahi, reçut de Gontran sa récompense.

lxviii. Portion de la Nouvelle-Castille, avec Tolède pour capitale.

lxix. Narbonne et les autres villes de la Septimanie étant alors placées sous la domination wisigothe faisant partie de ce qu’on appelait les Espagnes.

lxx. Reccared qui lui succéda.

lxxi. Dato placito. Placita, assemblées des Francs pour la discussion des affaires publiques ou pour le jugement, par le roi, des contestations privées. Voyez Pardessus, Loi salique, dissertation IX.

lxxii. Théodoric dont on a déjà parlé.

lxxiii. Basine qui excita ensuite, dans ce monastère, les désordres que Grégoire de Tours raconte dans le 10e livre.

lxxiv. Préfet ou maire du palais de Chilpéric ; il ne faut pas le confondre avec le patrice Mummole, général de Gontran.

lxxv. Il n’en est cependant question nulle part dans les ouvrages de Grégoire tels qu’ils nous sont restés.

lxxvi. Mende (Lozère), qui avait remplacé comme évêché Javouls détruit au IIIe siècle.

lxxvii. Département de la Marne, à 18 kilomètres de Vitry-sur-Marne.

lxxviii. Celui cité au paragraphe précédent et dans le 10e livre.

lxxix. C’est-à-dire l’évêque de Bourges, Sulpice, dont il est question dans le paragraphe suivant, non pas Sulpice-Sévère l’historien, mort en 420 (Guadet).

lxxx. Il souscrivit au concile de Bourges (en 581) en signant Remedius (Dom Ruinart).

lxxxi. C’est-à-dire qu’il ne voulut point recevoir le baiser de paix et ne communia point (Dom Ruinart).

lxxxii. Il est remarquable que ces mots sur lesquels s’appuie Oppila, per Jesum Christum Dominum nostrum, ne sont pas dans le texte et que Grégoire ne lui reproche pas une citation inexacte (Guadet et Taranne). — Grégoire a probablement confondu ces paroles avec celles qui terminent l’épître aux Romains (Giesebrecht). — Voyez dans le cinquième livre, une dispute analogue.

lxxxiii. C’est le Vitry près de Douai où fut tué le roi Sigebert (livre IV). Ce fils est Clotaire II, qui lui succéda.

lxxxiv. Soumission purement nominale, comme celle des Bretons ; Paul Diacre, malgré sa docilité à copier Grégoire, n’en parle pas.

lxxxv. On a sur ce point trois lettres de Maurice à Childebert (dom Bouquet, IV, 86) ; mais elles ne sont pas aussi formelles que les deux phrases de Grégoire. Les relations des rois Francs avec la cour de Constantinople se suivaient alors sans interruption et étaient empruntes d’un caractère manifeste de soumission extérieure des barbares au grand nom de l’autorité romaine. Voici une lettre adressée vers cette époque à l’empereur par la mère de Childebert : Au Seigneur glorieux, pieux, perpétuel, illustre, triomphateur et auguste Maurice, empereur, la reine Brunichilde. Par la grâce de votre sérénissime principat est parvenu à notre excellent fils le roi Childebert une lettre portant que vous nous donniez l’avis de garder la paix. C’est pourquoi, nous acquittant avec respect du devoir de saluer votre Piété tranquille, comme l’honneur d’un si haut rang le réclame, nous confions aux porteurs des présents que nous députons à votre Clémence, suivant ce que nous avions promis à ceux envoyés de votre part, le soin d’exprimer verbalement auprès de votre Sérénité sur certains articles. Lorsque votre Placidité les aura reçus avec bonté et qu’ils seront heureusement revenus, puissions-nous mériter de connaître par vos paroles ce qui devra être fait pour l’utilité des affaires communes.

lxxxvi. Séville, dont l’évêque, saint Léandre, avait été par lui envoyé à l’empereur Tibère, pour implorer son appui contre Leuvigild (Ruinart).

lxxxvii. Château fort qui était situé près de Séville.

lxxxviii. C’est sans doute une allusion au livre V, mais on n’y trouve pas ce que Grégoire prétend.

lxxxix. Lui-même fut, en 585, dépouillé et fait prêtre par Leuvigild, qui anéantit la puissance des Suèves en Espagne (Isidore de Séville).

xc. Pour emmener sa fille en Espagne.

xci. Domus fiscales. Les rois possédaient auprès, et peut-être même dans l’intérieur des villes, comme dans les campagnes, un grand nombre d’habitations ou domaines peuplés de familles qui n’étaient pas toutes de condition servile, et n’y tombèrent que progressivement, par une série d’actes de violence pareils à celui que rapporte ici Grégoire de Tours. Il y a lieu de croire que, dans l’occasion dont il s’agit ici, des gens même qui n’appartenaient pas aux domaines fiscaux furent enlevés de force, et contraints d’accompagner Rigonthe.

xcii. L’auteur des Gestes des Francs, ch. 25, et, après lui, Aimoin (III, LXV) attribuent la mort de Chilpéric à Frédégonde, qui aurait craint la vengeance du roi pour ses amours adultères avec un leude nommé Landri. Childebert en demandant Frédégonde à Gontran (prochain livre) semble aussi l’accuser de ce crime. Cependant Sunnigisil, qui s’avoua coupable de la mort de Chilpéric (livre X) ne chargea pas Frédégonde. Elle-même l’impute à Ébérulf, chambrier de Chilpéric, livre VII (Dom Ruinart, et ch. XCIII de Frédégaire).