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le Père envoyât son Fils en ce monde pour lui montrer Dieu en personne, afin que les hommes qui avaient refusé de croire aux patriarches, aux prophètes et à leurs législateurs, crussent au moins à son Fils. Il est donc nécessaire de rendre gloire à Dieu sous le nom des trois personnes, c’est pourquoi nous disons : Gloire à Dieu le Père qui a envoyé son Fils, gloire à Dieu le Fils qui a racheté le monde de son sang, gloire à Dieu le Saint-Esprit qui sanctifie l’homme racheté. Mais toi qui dis : Gloire au Père par le Fils ! tu enlèves au Fils sa gloire, comme s’il ne partageait pas la gloire de son Père parce qu’il a annoncé son Père au monde. Le Fils, comme nous l’avons dit, a annoncé son Père au monde, mais beaucoup ne l’ont pas cru, selon les paroles de saint Jean l’Évangéliste : Il est venu chez soi, et les siens ne l’ont point reçu ; mais il a donné à tous ceux qui l’ont reçu le pouvoir d’être faits enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom[1]. Et toi qui décries l’apôtre Paul, et n’entends pas ses paroles, remarque comme il a parlé prudemment et selon ce que chacun était en état d’entendre. Remarque comme il a prêché parmi les incrédules sans paraître leur imposer aucun fardeau trop difficile à porter, tellement qu’il dit à quelques-uns : Je ne vous ai nourris que de lait et non de viandes solides, parce que vous n’en étiez pas capables, et à présent même vous ne l’êtes pas encore[2]. La nourriture solide est pour

  1. Év. sel. S. Jean, chap. I, v. 12.
  2. Ire Épît. de S. Paul aux Corinth. chap. 3, v. 2.