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été examinée, il ne fut trouvé en rien coupable de lèse-majesté, et reçut l’ordre de s’en retourner. Cependant, comme il commençait à se mettre en route, il fut pris par ledit comte et conduit au village de Ponthion lxxvii, où on lui fit souffrir beaucoup de tourments. Relâché ensuite pour s’en retourner chez lui, comme il avait tendu ses pavillons sur la rivière d’Aisne, son ennemi vint de nouveau tomber sur lui ; et s’en étant rendu maître par la violence, lui coupa la tête, la mit dans un sac rempli de pierres, et la jeta dans la rivière ; il y jeta de même le corps attaché à une pierre. Peu de jours après, ce corps fut vu par un berger qui, l’ayant tiré du fleuve, le mit en sépulture ; mais tandis qu’il préparait les choses nécessaires à ces obsèques, sans que personne pût savoir à qui appartenait ce corps dont on ne trouvait pas la tête, il arriva tout à coup qu’un aigle enleva le sac du fond du fleuve et le déposa sur le rivage. Remplis d’admiration, ceux qui se trouvaient présents prirent le sac ; et s’empressant de chercher ce qu’il contenait, ils y trouvèrent cette tête coupée qu’ils ensevelirent avec le reste des membres. On dit que, par la puissance divine, il parut en ce lieu une grande lumière, et que lorsqu’un malade venait prier a ce tombeau avec dévotion, il s’en retournait guéri.

Théodose, évêque de Rodez, qui avait succédé à saint Dalmate, quitta la lumière du jour. Les différends et les querelles qui s’élevèrent dans cette Église pour l’épiscopat en vinrent à ce point qu’elle fut presque entièrement dépouillée des vases sacrés et de tout ce qu’elle possédait de meilleur. Avec l’aide de la reine Brunehault, on fit rejeter le prêtre Transobade, et on