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moi donc aussi maintenant en vous-même, de cette gloire que j’ai eue en vous avant que le monde fût[1]. Et le père répondit du ciel : Je t’ai déjà, glorifié et je te glorifierai encore[2]. Le fils est donc égal au père en dignité, et non pas moindre, puisqu’il n’a en lui rien de moindre. Si tu confesses Dieu, il faut nécessairement que tu le confesses entier, et que rien ne lui manque. Si tu nies qu’il soit entier, tu ne crois pas qu’il soit Dieu ; » et lui me dit : « C’est du moment qu’il se fut fait homme qu’il commença à être appelé fils de Dieu ; car il fut un temps où il ne l’était pas, » et je répondis : « Écoute David lorsqu’il dit, parlant au nom du Père : Je vous ai engendré de mon sein avant l’étoile du jour[3], et Jean l’évangéliste dit : Au commencement était le verbe, et le verbe était avec Dieu, et le verbe était Dieu[4], et ensuite : Et le verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous, et toutes choses ont été faites par lui[5]. Mais, aveuglés du poison de votre opinion, vous ne pensez sur Dieu rien qui soit digne de lui ; » et il me dit : « Ne dites-vous pas aussi que le Saint-Esprit est Dieu, et ne le regardez-vous pas comme égal au père et au fils ? » À quoi je répondis : « Il n’est en eux trois qu’une seule volonté, une seule puissance, une seule action. Un seul Dieu, un dans la trinité et trine dans l’unité. Ce sont trois

  1. Év. sel. S. Jean, chap. 17, v. 5.
  2. Év. sel. S. Jean, chap. 1, v. 28.
  3. Ps. 109, v. 4.
  4. Év. sel. S. Jean, chap. 1, v. 1.
  5. Év. sel. S. Jean, chap. 1, v. 14, 3.