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Un esclave, feignant de venir de la part de Mummole, apporta devant Zaban des lettres à Sizinius, le saluant au nom de Mummole et disant : Lui-même est proche d’ici ; ce que Zaban ayant entendu, il prit sa course, et, traversant la ville, s’en éloigna rapidement. Cette nouvelle étant parvenue aux oreilles d’Amon, il rassembla tout son butin ; mais, comme les neiges lui faisaient obstacle, il put à grand’peine, laissant son butin, se sauver avec un petit nombre d’hommes. La valeur de Mummole les avait saisis de crainte.

Mummole livra beaucoup de combats, dans lesquels il demeura vainqueur. Après la mort de Charibert, Chilpéric ayant envahi la Touraine et le Poitou, qui par traité appartenaient au roi Sigebert, ce roi, d’accord avec son frère Gontran, choisit Mummole pour remettre ces villes sous leur puissance. Arrivé dans le pays de Tours, il en chassa Clovis, fils de Chilpéric, exigea du peuple serment de fidélité au roi Sigebert, et se rendit en Poitou ; mais Bazile [Basilius] et Sigaire [Sigharius], citoyens de Poitiers, ayant rassemblé le peuple, voulurent résister ; alors il les entoura de divers côtés, les accabla, les tua, et, arrivant à Poitiers, en exigea le serment. En voici quant à présent assez sur Mummole ; nous rapporterons ensuite le reste en divers lieux.

Ayant à raconter la mort d’Andarchius, il convient de faire connaître d’abord sa naissance et sa patrie. Il était, à ce qu’on assure, serviteur du sénateur Félix. Envoyé avec son maître pour le servir, il fut, ainsi que lui, appliqué à l’étude des lettres, et se rendit remarquable par son instruction ; car il était par-