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jures, et le frappèrent avec des bâtons. Le peuple, voyant son évêque couvert de sang, se jeta sur les envoyés, les saisit, les tua et, comme nous l’avons dit, envoya demander à l’empereur Justin son amitié.

Palladius, fils de Brittien [Brittianus], autrefois comte, et de Césarie l, avait été promu par Sigebert aux fonctions de comte de Javoulz, ville du Velay ; mais la discorde s’étant élevée entre lui et l’évêque Parthénius, excitait de grands combats parmi le peuple, car il accablait l’évêque d’outrages, d’affronts de toute sorte, et d’injures criminelles, envahissant les biens de l’Église, et dépouillant ceux qui lui appartenaient. D’où il arriva que la division s’accroissant entre eux, ils se rendirent devant le susdit prince. Comme ils s’accusaient à l’envi de diverses choses, Palladius s’écria que l’évêque était un homme mou et efféminé, disant : « Où sont tes maris avec lesquels tu vis dans la honte et l’infamie ? » Mais la vengeance divine vint promptement effacer les paroles proférées contre l’évêque, car, l’année suivante, Palladius, dépouillé des fonctions de comte, revint en Auvergne, et Romain [Romanus] brigua sa place. Il arriva qu’un jour ils se rencontrèrent à Clermont, et comme ils se disputaient cette place de comte, il vint aux oreilles de Palladius que le roi Sigebert devait le faire mourir, ce qui se trouva faux et inventé par Romain. Mais Palladius, consterné de frayeur, tomba dans de telles angoisses qu’il menaçait de se détruire de sa propre main, et comme sa mère et son beau-père [beau-frère, cf. note 50)] Firmin veillaient attentivement à ce qu’il n’exécutât point ce qu’il avait résolu dans l’amertume de son cœur, s’étant dérobé quelques moments à la présence de sa mère, il entra dans sa chambre à cou-