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rendit l’esprit dans cette tristesse[1] [en 561]. Ses quatre fils le portèrent à Soissons avec de grands honneurs, et l’ensevelirent dans la basilique du bienheureux Médard. Il mourut, l’année révolue, au jour même où Chramne avait été tué.

Chilpéric, après les funérailles de son père, s’empara des trésors rassemblés à Braine [entre Soissons et Reims], et, s’adressant aux plus importants parmi les Francs, il les plia, par des présents, à reconnaître son pouvoir. Aussitôt il se rendit à Paris, siège du roi Childebert, et s’en empara ; mais il ne put le posséder longtemps, car ses frères se réunirent pour l’en chasser, et partagèrent ensuite régulièrement entre eux quatre, savoir, Charibert, Gontran, Chilpéric et Sigebert. Le sort donna à Charibert le royaume de Childebert, et pour résidence Paris ; à Gontran, le royaume de Clodomir, dont le siège était Orléans ; Chilpéric eut le royaume de son père Clotaire, et Soissons fut sa ville principale ; à Sigebert tomba le royaume de Théodoric, et Reims pour sa résidence xxiii.

Après la mort du roi Clotaire, les Huns vinrent dans les Gaules. Sigebert conduisit contre eux une armée, et, leur ayant livré combat[2] [en 562], les vainquit et les mit en fuite ; mais ensuite leur roi lui fit demander son amitié par ses envoyés. Tandis que Sigebert les avait sur les bras, Chilpéric s’empara de Rheims et des autres villes qui lui appartenaient ; et ce qu’il y eut de pis, c’est qu’il en résulta entre eux une guerre civile ; car Sigebert, revenant vainqueur des Huns, occupa la ville de Soissons, et y ayant trouvé Théo-

  1. En 561.
  2. En 562.