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C’est ainsi que nous l’avons écrit dans le livre des miracles de saint Julien.

Cependant les ennemis assiégèrent le château de Volorre[1] xix et tuèrent misérablement devant l’autel de l’église le prêtre Procule, de qui saint Quintien avait eu à se plaindre ; et ce fut, je crois, à cause de lui que le château, qui s’était défendu jusqu’à ce jour, fut livré entre les mains de ces impies, car les ennemis ne pouvant l’emporter, se disposaient à retourner chez eux ; ce qu’ayant appris les assiégés furent pleins de joie ; mais ils furent trompés par leur sécurité, selon ces paroles de l’apôtre : « Lorsqu’ils diront : nous voici en paix et en sûreté, ils se trouveront surpris tout d’un coup par une ruine imprévue[2] xx ; et comme ils ne se tenaient plus sur leurs gardes, le serviteur de Procule les livra aux ennemis. Au moment où, après avoir dévasté le château, ils emmenaient les habitants captifs, il descendit du ciel une pluie abondante, refusée depuis trente jours.

Le château de Merliac[3] xxi fut ensuite assiégé. Ceux qui l’habitaient se rachetèrent de la captivité par une rançon ; ce qui fut un effet de leur lâcheté, car le château était naturellement fortifié. Au lieu de murs, un rocher taillé l’entourait à la hauteur de plus de cent pieds ; au milieu se trouvait un étang d’eau très agréable à boire ; il y avait aussi des fontaines abondantes, et par une de ses portes coulait un ruisseau d’eau vive. Ses remparts renfermaient un si grand espace que les habitants cultivaient des terres dans l’intérieur des murs, et en recueillaient beaucoup de

  1. Près de Thiers.
  2. 1re Épît. de S. Paul aux Thessalon. chap. 5, v. 3.
  3. Près de la ville de Mauriac.