Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les jours de deuil finis, prit et garda avec elle ses fils, dont l’un s’appelait Théodoald, l’autre Gonthaire et le troisième Clodoald. Gondemar recouvra de nouveau son royaume.

Après cela, Théodoric, qui n’avait point oublié le parjure d’Hermanfried, roi de Thuringe, appela à son secours soir frère Clotaire, et se prépara à marcher contre Hermanfried[1] [en 528], promettant au roi Clotaire sa part du butin, si la bonté de Dieu leur accordait la victoire. Ayant donc rassemblé les Francs, il leur dit : « Ressentez, je vous prie, avec colère, et mon injure, et la mort de vos parents xiii ; rappelez-vous que les Thuringiens sont venus attaquer violemment nos pareils, et leur ont fait beaucoup de maux, que ceux-ci, leur ayant donné des otages, voulurent entrer en paix avec eux ; mais eux firent périr les otages par différents genres de mort, et, revenant se jeter sur nos parents, leur enlevèrent tout ce qu’ils possédaient, suspendirent les enfants aux arbres par le nerf de la cuisse, firent périr d’une mort cruelle plus de deux cents jeunes filles, les liant par les bras au cou des chevaux, qu’on forçait, à coups d’aiguillons acérés, à s’écarter chacun de son côté, en sorte qu’elles furent déchirées en pièces ; d’autres furent étendues sur les ornières des chemins, et clouées en terre avec des pieux ; puis on faisait passer sur elles des chariots chargés ; et leurs os ainsi brisés, ils les laissaient pour servir de pâture aux chiens et aux oiseaux. Maintenant Hermanfried manque à ce qu’il m’a promis, et semble tout à fait l’oublier. Nous avons le droit de notre côté ; marchons contre

  1. En 528.