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pour nous[1] v ; et aussitôt il envoya des messagers convoquer les prêtres et le peuple qui l’élevèrent au siège de l’Église d’Auvergne, et il fut le quatorzième évêque de cette Église. Le reste des choses qui le concernent, tant ses miracles que le temps de sa sortie de ce monde, est écrit dans le livre [Vie des Pères] que nous avons composé sur sa vie.

Après cela les Danois vinrent par mer dans les Gaules avec leur roi Chlochilaïc vi ; étant descendus à terre[2] [en 515], ils ravagèrent un des pays du royaume de Théodoric, réduisirent les habitants en captivité, et ayant chargé sur leurs vaisseaux les captifs et le reste de leur butin, ils se préparaient à s’en retourner dans leur pairie ; mais comme leur roi demeurait sur le rivage pour s’embarquer le dernier, lorsque ses vaisseaux prendraient la haute mer, Théodoric, qui avait été averti que des étrangers dévastaient son royaume, envoya en ce lieu son fils Théodebert, avec une vaillante troupe de gens de guerre, et puissamment armés. Le roi fut tué, et Théodebert, après avoir vaincu les ennemis dans un combat naval, fit remettre à terre tout le butin.

Cependant trois frères, Baderic, Hermanfried et Berthaire, tenaient le royaume des Thuringiens[3] vii. Hermanfried se rendit, par la force, maître de son frère Berthaire et le tua. Celui-ci laissa orpheline en mou-

  1. On a vu, dans le livre précédent, que Quintien avait été chassé de Rodez par les Goths ariens, à cause de sa prédilection pour les Francs catholiques.
  2. En 515.
  3. Il s’étendait de l’Elbe au Necker, si l’on peut assigner quelques limites précises à un royaume dans l’état de fluctuation où étaient alors les peuples barbares.