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VIE DE DAGOBERT Ier.

messagers en Bourgogne et en Neustrie pour s’assurer de ces royaumes. Arrivé à Rheims, et comme il marchait vers Soissons, tous les évêques et ducs du royaume de Bourgogne se remirent en son pouvoir. Les évêques et les grands Neustriens ainsi que la plus grande partie du peuple voulaient également Dagobert pour roi.

Charibert, son frère, s’efforçait de s’emparer du royaume, mais à cause de son imbécillité sa volonté avait peu d’effet. Brunulf, frère de la reine Sichilde, voulant faire régner son neveu Charibert, avait commencé à se révolter contre Dagobert ; mais l’événement en décida autrement. Dagobert occupa tout le royaume de Clotaire, tant la Neustrie que la Bourgogne, et s’empara de tous les trésors. À la fin, touché de pitié et suivant de sages conseils, il céda à son frère Charibert, par transaction et pour qu’il y vécût comme un riche particulier, le pays situé au-delà de la Loire et du côté de la Gascogne, c’est-à-dire les cantons de Toulouse, de Cahors, d’Agen, de Périgueux et de Saintes jusqu’aux monts Pyrénées. Il confirma cette cession par un traité, sous la condition que jamais Charibert ne lui redemanderait jamais rien du royaume de leur père. Charibert établit sa résidence à Toulouse, et régna dans la province d’Aquitaine. Trois ans après[1], à l’aide d’une armée, il soumit à son pouvoir toute la Gascogne et agrandit un peu son royaume.

Dagobert obtint ainsi, avec la faveur de Dieu, le royaume de son père. Entre autres choses dignes de

  1. En 630.