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compté sans les rayons Rœntgen. Ils vont reconnaître, un peu tard, l’imprudence qu’il y a d’emporter des matières explosives à bord d’un aérostat !

Ludovic, dont la terreur était tout à fait dissipée, entendit alors ronfler les dynamos.

Dans quelques minutes, les ailes puissantes de l’aéroscaphe allaient l’entraîner loin de ses ennemis.

À cet instant, un craquement aigu déchira l’air.

– Les misérables, s’écria Mme Ismérie ; ils ont troué l’enveloppe de l’aérostat ! Nous tombons !

– Pas encore ! clama triomphalement Alban Molifer qui poussait, de toutes ses forces, le levier de mise en action des appareils planeurs.

Un silence d’angoisse régna pendant quelques secondes.

Puis un choc fît vibrer toute la coque de l’aéroscaphe, et se continua par un balancement très doux qu’accompagnait un sourd bruissement.

– Mon Dieu ! les ailes marchent !… s’écria Mme Ismérie toute joyeuse. Nous sommes sauvés !…

Les immenses ailes de l’aéroscaphe, après s’être agitées avec lenteur, battaient maintenant l’air avec une rapidité sans cesse accélérée.

Ce n’était plus une machine, un aérostat inerte, jouet des courants atmosphériques que la Princesse des Airs. À présent, c’était un être doué de vie et de volonté, plus puissant et plus rapide dans son vol que l’aigle ou l’albatros, bien digne