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– Père, s’écria-t-elle, nous sommes poursuivis…

Alban lâcha brusquement la barre de métal qu’il façonnait, et grimpa sur la plate-forme supérieure de l’aéroscaphe, muni d’une excellente lorgnette marine, afin de voir à quelle sorte d’ennemis on avait affaire.

Quelle ne fut pas sa surprise de distinguer, à quelques milles sous le vent, un immense aérostat, de forme allongée, semblable, sauf quelques détails, aux dirigeables que construisent les ingénieurs militaires français.

C’était, à n’en pas douter, un aérostat appartenant au gouvernement russe.

À l’aide de sa lorgnette, Alban distingua même les uniformes verts et blancs des officiers qui le montaient, et le pavillon impérial qui flottait à l’arrière, au-dessus du gouvernail de toile.

Mais ce qui l’étonna le plus, ce fut de voir, tout autour du dirigeable, une quantité de minuscules aérostats munis de voiles et d’hélices, et montés chacun par un seul homme. Alban avait lu la description de ces appareils, que les Américains appellent aérocycles, et qui participent à la fois de l’aérostat et du cerf-volant ; mais il ignorait qu’un gouvernement européen en eût déjà fait construire, surtout en aussi grand nombre.

Favorisés par le calme, le dirigeable et la flottille aérienne qui lui faisait escorte, avançaient avec rapidité, et menaçaient de rejoindre la Princesse des Airs dans un très bref laps de