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Vers le milieu de la nuit, Alban aperçut, au-dessous de lui, une série de massifs rocheux, dont la lune, éclairant les sommets, silhouettant l’ombre des vallons, accusait profondément les reliefs.

Alban pensa que l’aéroscaphe devait voguer au-dessus du massif des Balkans.

Dans la contemplation de cette nuit sereine, les heures passaient comme des minutes. Il vit les astres descendre lentement vers l’Occident, puis pâlir et s’effacer. Du côté de l’Orient, le ciel blanchit. De longues bandes d’un orange vif et d’un rose clair d’une douceur idéale, annoncèrent la proche venue du soleil.

Alban était tout entier à ce spectacle lorsque Mme Ismérie, suivie bientôt de Ludovic et d’Armandine sortirent de leurs cabines.

La lumière éblouissante du matin, faisant irruption par les hublots de cristal de leur cellule, dont la veille, au soir, ils avaient négligé de tirer les rideaux, les avait réveillés. Ils s’étaient levés aux premiers rayons, comme auraient pu faire des oiseaux, et ils babillaient joyeusement.

– J’ai passé une nuit excellente, déclara Ludovic, dans le silence parfait des espaces célestes. J’ai dormi comme jamais je n’avais dormi, à poings fermés. Je suis absolument remis de mes blessures, et prêt à vous aider dans vos travaux.

– J’aurai justement besoin de vous, répondit Alban. Avec des barres d’aluminium qui sont au magasin, je vais essayer de reforger moi-même les pièces endommagées. C’est ce que j’aurais dû