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inattendues. Mais encore fallait-il qu’il eût un point de départ.

Or, pour son étude comparée des races asiatiques, il n’avait pas la dixième partie des documents indispensables. Il avait vainement exploré les bibliothèques. Sur toute l’immense population de l’Asie centrale, il n’avait trouvé, comme renseignements, que les relations incomplètes et parfois même contradictoires, d’un petit nombre de voyageurs et de missionnaires.

La pipe de porcelaine lançait des fumées si épaisses que le docteur en devenait invisible comme les dieux d’Homère au sein de leur nuage ; et le bureau geignait si douloureusement, et à des intervalles si rapprochés, que les voisins eussent pu croire que M. Van der Schoppen avait abandonné la médecine pour la cordonnerie, et qu’il confectionnait, en amateur, des galoches, à l’usage de sa nombreuse famille.

Cependant, le tome II du mémoire n’avançait pas. Un jour que M. Van der Schoppen avait passé tout l’après-midi sans arriver à mettre sur pied plus d’une demi-page, le découragement le prit. Il déposa sa pipe, se dépouilla de sa robe de chambre et de son bonnet de velours, endossa la houppelande verte, et sortit, avec l’intention de se rafraîchir le cerveau par une bonne promenade, qui se terminerait par une visite à l’ami Bouldu.

Une particularité du caractère du professeur Van der Schoppen, c’était de ce posséder, qu’à