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Quand il avait faim ou soif, le professeur courait au guéridon, mangeait et buvait au hasard ce qui lui tombait sous la main, et se remettait au travail avec un nouvel acharnement.

Le professeur Van der Schoppen était beaucoup plus estimé comme théoricien et comme écrivain médical que comme praticien.

La plume à la main, il raisonnait avec une logique impeccable. Beaucoup de ses ouvrages faisaient autorité de l’autre côté du Rhin, et même en France. Au fond, il eût été plutôt fait pour être un philosophe, adonné aux seules conceptions abstraites, que pour jouer un rôle actif dans la vie pratique.

Son grand défaut était de vouloir réaliser de point en point, de réaliser jusqu’à leurs dernières limites sur ses malades, les théories qu’il avait une fois adoptées.

Malgré sa bonté naturelle, lorsqu’il se croyait sûr de l’efficacité d’un genre de médication, il l’appliquait inexorablement, quelles qu’en dussent être les conséquences.

Depuis qu’il avait attaqué le second volume de son ouvrage sur les Conditions physiologiques de la vie humaine sous tous les climats du globe par rapport aux influences climatériques, le professeur était fort mécontent.

Il possédait, au suprême degré, l’art de développer, à perte de vue, les plus minces observations, et d’en tirer des conclusions tout à fait