Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

Yvon baissa la tête avec découragement, pendant que Jonathan, congédié d’un mot, par M. Bouldu furieux, se retirait en riant sous cape.

Entre le père et le fils, la soirée se passa tristement.

D’un commun accord, ils s’étaient donné jusqu’au lendemain pour aller remplir la cruelle mission d’informer le docteur Rabican de cette déconvenue.

Vers dix heures, le timbre électrique de la porte d’entrée retentit soudainement.

M. Bouldu et Yvon en reçurent comme un coup en plein cœur.

Sans nul doute, c’était le docteur Rabican qui venait s’entretenir avec ses amis, de ses projets d’expédition, et qu’il allait falloir désespérer.

Si cruelle que fût cette tâche, on devait la vérité au docteur.

C’était bien le docteur Rabican ; mais il paraissait en proie à une exaltation tout à fait en dehors de ses habitudes et de son tempérament.

– Mes amis, s’écria-t-il, dès l’entrée, je vous apporte une grande et heureuse nouvelle.

M. Bouldu et son fils, se méprenant sur le sens de ses paroles, firent appel à tout leur courage pour le détromper.

– Oui, continua le docteur, l’entrefilet que vous avez lu est confirmé de tout point. Alban Molifer vient de m’envoyer une dépêche.

– Une dépêche ! s’écrièrent à la fois M. Bouldu et Yvon, en proie à l’étonnement le plus profond.