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sonore, que j’ai mis Jonathan en liberté… Du moment où il nous avait dit la vérité, nous ne pouvions pas le transformer en petit Latude domestique.

Yvon ne put réprimer un mouvement de dépit.

– Vous avez fait là de la belle besogne, mon père, grommela-t-il… Mais nous en reparlerons… Pour le moment, il ne s’agit pas de cela… J’ai vu le docteur Rabican.

– Eh bien ?… il doit être enchanté.

– Oui et non… Il est d’une tristesse mortelle.

– Par exemple, s’écria M. Bouldu, déjà prêt à entrer en effervescence, voilà qui est singulier… Comment ! tu viens lui apprendre que son fils est peut-être vivant, et il n’est pas content ! Que lui faut-il donc de plus ?

– Le docteur est certainement très heureux de la nouvelle que je lui ai apportée ; mais vous n’avez peut-être pas réfléchi que, pour retrouver Ludovic, il faut organiser une expédition…

– Eh bien, Rabican organisera une expédition.

– Oui ; mais une expédition est très coûteuse. Pour explorer des pays tels que le massif de l’Himalaya, il faut une escorte nombreuse, des vivres, des armes, des chevaux, des munitions… À moins que le docteur n’obtienne une mission du gouvernement, ce qui n’est guère probable, puisque ses récentes démarches ont épuisé tout son crédit dans les ministères, jamais il ne sera en état de subvenir à des frais aussi considéra-