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moins de peine que je ne l’avais pensé à regagner sa confiance. Il finira bien quelque jour, par me donner son coffre-fort à garder !

En arrivant à l’institut, Yvon eut la chance de rencontrer le docteur Rabican, qui se préparait à sortir.

À la surprise du jeune homme, le docteur, qui avait d’abord manifesté une grande joie, parut soudainement devenir soucieux.

On eut dit que le plaisir qu’il éprouvait était gâté par quelques pénibles préoccupations.

Il n’en remercia pas moins chaleureusement Yvon Bouldu.

– Je n’oublierai jamais, mon cher enfant, s’écria-t-il, que vous avez été le premier à m’annoncer que mon fils vivait encore. Je vais donc pouvoir redonner un peu d’espoir à Alberte et à sa mère.

Le docteur avait prononcé ces paroles d’un ton de tristesse et de mélancolie qui n’échappa point à Yvon.

– Que peut donc avoir le docteur ? s’écria-t-il. Il y a, dans sa tristesse, un mystère que je ne m’explique pas.

Yvon observa plus attentivement son interlocuteur. Évidemment, il faisait des efforts pour échapper à une obsédante pensée.

La conversation languissait lorsque Yvon, sans calculer la portée de ses paroles :

– Nous sommes maintenant, dit-il, moralement certains que la Princesse des Airs a pris