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Force fut donc aux deux amis de se croiser les bras, de demeurer dans l’inaction.

Alors, l’espoir qui les avait soutenus tant qu’il y avait eu des démarches à faire, des dépêches à envoyer, de l’activité à déployer, les abandonna tout à fait.

Le docteur se reprit tristement à visiter sa clientèle, qu’il avait forcément un peu délaissée ; M. Bouldu se confina dans son laboratoire.

La cause de Ludovic parut, encore une fois, perdue.

Les deux savants voyaient rarement le professeur Van der Schoppen.

Lui aussi vivait retiré dans son cabinet de travail, et mettait en ordre des monceaux de notes et d’observations pour un immense Mémoire sur les conditions physiologiques de la vie humaine sous tous les climats du globe.

Il en avait déjà terminé la première partie, qui avait trait aux habitants de l’Europe ; et les deux cents pages qu’il avait écrites étaient un chef-d’œuvre de clarté, de concision et de documentation consciencieuse. L’Asie lui donnait beaucoup plus de mal. Il y avait là de vastes régions, des peuples entiers, sur lesquels il n’avait que des données tout à fait vagues, des racontars contradictoires de voyageurs, indignes de figurer dans un ouvrage d’une réelle valeur scientifique.

D’ailleurs, le professeur, après avoir partagé, au début, l’espoir de ses amis, semblait s’être découragé le premier.